Archives de la catégorie ‘Hunted hunter’

THE HUNTED HUNTER (2)

Publié: 26 avril 2022 dans Hunted hunter
Tags:

Nous revoilà à la table d’Above pour la suite de nos aventures dans l’univers d’Hunted Hunter.

Joueurs : Emi Sato (JMauricia), Sophia Weber (Erbodd) ; John Smith (Dakeyras); Carlos Aveda (moi-même).

Partie du 20 octobre 2021

La soirée bat son plein. Au milieu de la foule d’étudiants, un jeune homme arrive. Il a à peu près notre âge. Brun, peau claire, yeux marrons, habillé « style militaire », des lunettes de soleil accrochées à son tee-shirt, il est assez baraqué. Il a une valise à la main et l’air fatigué. Je suppose qu’il vient de loin et qu’il vient à peine de débarquer. Un étudiant le salue. J’entends que « le nouveau » cherche sa chambre, ce qui ne doit pas être évident, la concierge étant rentrée chez elle à cette heure-ci.

Occupé à discuter avec Emi, je lui indique discrètement le nouveau : « Tu crois qu’ils vont lui refiler la chambre d’une personne disparue à lui aussi ? ». Puis je vais nous chercher des bières.

Pendant ce temps, le nouvel arrivant intègre enfin sa chambre, gentiment aiguillé par un autre étudiant. Toutefois, intrigué par les bribes de conversation qu’il a entendues au sujet de disparitions, John retourne à la fête malgré sa fatigue. Il en profite pour se profiter à Justin, le jeune homme légèrement éméché qui l’a conduit à sa chambre. John se fait embarquer sur le champ dans un « bière-pong » endiablé. Il voit un peu trouble à l’issue du concours de beuverie mais s’en tire honorablement. Emi commence à fatiguer en revanche et m’informe qu’elle va regagner sa chambre. Alors qu’elle s’y rend, elle entend des portes s’ouvrir et se fermer sans pouvoir en déterminer la provenance. Elle s’avance un peu pour essayer d’en savoir plus. Un courant d’air lui remonte le long du dos. Une autre porte, un peu plus loin, se referme sans bruit. Inquiète, Emi redescend et me rejoint. J’en profite pour lui présenter John avant de la raccompagner pour enquêter sur ces mystérieux claquements de portes. Emi me conduit à la porte de la chambre…de John, qui nous a suivis. Ce dernier ouvre la porte de sa chambre, non sans laisser une flopée de jurons pour moitié en français et pour moitié en anglais. Et pour cause : on lui a volé des affaires précieuses nous dit-il, des bijoux de famille notamment. Furieux, il donne un grand coup de poing dans un mur. Etonné par ses jurons, je lui demande d’où il vient. Des Etats-Unis m’explique-t-il. On lui a volé un bijou en particulier, une croix si je comprends bien. Malheureusement, nous ne pouvons pas y faire grand-chose et nous sommes tous fatigués. Nous nous souhaitons donc tous bonne nuit avant de regagner nos logis respectifs. Avant de se coucher, John, méfiant, pousse son lit devant la porte de sa chambre et vérifie sa fenêtre. Puis il s’endort du sommeil du juste.

Le lendemain matin, John se lève aux aurores, fidèle à ses habitudes militaires. Il file se présenter à « Mademoiselle » Audrey Dumoulin, la réceptionniste, toujours aussi avenante qu’un chignon coincé dans une portière, qui le conduit néanmoins à sa véritable chambre, au troisième étage, en face de celle d’Emi. Il croise d’ailleurs cette dernière en train de sortir de sa chambre. Elle constate qu’il a l’air un peu fatigué mais qu’il doit être levé depuis longtemps. Ils échangent quelques mots. John explique à Emi qu’il est venu ici pour faire des études d’informatique. Pour ma part, je les attends en bas, comme convenu, pour aller à l’université. Une fois qu’ils m’ont rejoints, nous nous mettons en route, direction le bus. Sur le chemin, nous croisons une vieille 4L qui passe, annonçant une fête foraine dans un haut-parleur grésillant et surtout, détail notable, le fait que la fête se tiendra dans le parc du château. Autant dire que nous ne sommes pas prêts de profiter de la quiétude nocturne.

Une fois arrivés à la fac, nous prenons un café à la cafétéria. John salue Justin qui passait par là. Nous bavardons un peu. Nous désignons parmi les étudiants qui circulent Maryline, Roger…John regarde les flyers épinglés au mur et se montre intéressé par les clubs, celui de tir notamment. Cela tombe bien, voilà George, le président du club de tir que j’ai rencontré hier. Je fais les présentations et j’en profite pour lui demander des renseignements sur le club. George m’explique qu’il pratique au fort de Sucy le samedi après-midi, au calme. Il demande à Emi si elle est intéressée mais elle n’aime pas les armes à feu, elle préfère pratiquer le tir à l’arc japonais.

En allant en cours, le mot « disparition » résonne encore à nos oreilles, comme un bruissement permanent ici. La sonnerie retentit, nous obligeant à nous séparer pour nous rendre à nos cours respectifs. Nous nous retrouvons à midi au restaurant universitaire. Roger, le petit ami de Maryline, est là aussi. Il interpelle les autres au sujet de l’article de journal évoquant Laetitia, qui a vraisemblablement été enlevée. Le journal mentionne « l’air paniqué » de la jeune femme sur les images de vidéosurveillance du parking où elle a été vue pour la dernière fois. Une autre étudiante demande si quelqu’un a vu Juliette, sa colocataire de la résidence.

Emi me fait part de ses réflexions. Elle me raconte qu’elle est entrée par hasard dans la chambre de Laetitia hier. Cette dernière était en train d’être refaite à neuf. Etrange, on dirait qu’ils veulent vite oublier les disparus…John se commande un Uber Eats. Puis nous partons suivre nos cours de l’après-midi avant de retourner à la résidence. Nous croisons à nouveau la 4L qui annonce la fête foraine pour une durée de quinze jours, voire trois semaines. De mieux en mieux.

John veut passer faire quelques courses à la supérette du coin. Je l’accompagne car j’ai oublié d’acheter du café. Nous allons ensuite dans ma chambre savourer mon achat. Pendant ce temps, Emi fait une recherche sur son téléphone sur le forum de l’université pour voir si elle trouve quelque chose au sujet de Juliette. Cette dernière est déjà portée disparue, un avis a été publié à ce sujet sur le forum par une certaine Eléonore, la colocataire de Juliette en fait. Eléonore se plaint au passage de l’insécurité ambiante suite aux quatre disparitions. Cependant, personne n’a l’air de réagir à son message, le problème semble plutôt concerner la résidence et non l’université.

Après avoir bu son café, John retourne dans sa chambre. Il fait quelques recherches sur Internet. De mon côté, je demande à Mademoiselle Dumoulin de m’indiquer la chambre d’Eléonore et de Juliette mais elle a l’air pressée et écourte notre échange. John nous convie ensuite à dîner chez lui, ce que j’accepte volontiers. Au menu, salade de pâtes et onigris préparés par Emi. Je savoure ce moment. La nuit tombe, tout est calme. Nous décidons de nous rendre ensemble à la chambre de Laetitia mais à notre grande surprise, la pièce est vide, entièrement vide. John remarque toutefois qu’une des lames du parquet dépasse un peu. Il essaie de la soulever, allume la lampe de son téléphone et finit par mettre la main sur un journal caché à cet endroit. Il s’empresse de l’ouvrir mais ne parvient pas à le lire car il est écrit dans une espèce de langage codé. Il l’emmène avec lui avant de quitter les lieux. Je lui demande de me prêter le journal pour y jeter un œil. Il est rédigé dans une langue étrangère qui ressemble à des hiéroglyphes. Alors que je le feuillette, un ticket tombe du carnet. Un ticket de métro daté d’il y a quinze jours : 6 septembre – RER – Aller-retour Stade Plaine Saint-Denis. Il y a un peu plus d’un mois donc. Qu’allait donc faire Laetitia ce jour-là ? En furetant sur le Net nous constatons qu’il y avait un concert des One Direction là-bas le 6 septembre.

HUNTED HUNTER (1)

Publié: 3 février 2022 dans Hunted hunter
Tags:

C’est parti pour une nouvelle campagne, cette fois dans l’univers de Vampires mais côté chasseurs ! Nous incarnerons en effet des humains qui vont d’une manière ou d’une autre être amenés à combattre des forces obscures dont on ignore tout au départ. Mais comment lutter contre des créatures surnaturelles très puissantes ? Quels mystères recèle cet univers ?

C’est sous la houlette de notre maître de jeu Above que nous en saurons plus. C’est parti !

MON PERSONNAGE

Carlo Aveda – 22 ans

Etudiant en sciences politiques

Beau gosse, archétype du brun ténébreux version latino, pas très franc du collier mais assez raffiné et cultivé. N’a pas froid aux yeux mais n’ira pas se salir les mains s’il peut éviter.

Plutôt individualiste et séducteur dans l’âme mais joindra ses efforts à ceux du groupe s’il y trouve un intérêt ou la défense d’un principe qui lui plaît.

Carlo est originaire du Venezuela, d’une famille aisée. Il s’intéresse beaucoup à la politique et au journalisme, d’où son choix d’études en sciences politiques. De par son environnement et son éducation, Carlo méprise un peu la pauvreté et a toujours été fasciné par Paris, ville renommée pour son savoir-vivre et sa place dans le milieu mondain, notamment le monde de la mode. Car oui, Carlo a compris que pour faire un jour un bon politicien il fallait qu’il donne une bonne image. Ceci explique le soin qu’il porte à son corps : tous les jours il pratique un peu la musculation, régulièrement la course à pied. Ses habits sont élégants, doivent être élégants : le costume cravate de marque est de mise en général. Ses chaussures noires à bout pointu sont soigneusement lustrées chaque matin, ses cheveux un peu gominés plaqués systématiquement dans le même sens. Carlo aime aussi l’Italie et les films de gangster mais pas que.  L’histoire également et la géopolitique. Il aime lire le journal au café du coin. Selon lui cela contribue à l’image un peu « old fashion » et conservatrice qui lui assurera un jour une carrière dans le monde politique. Il suit aussi activement le cours de la Bourse et les marchés financiers. Oui, Carlo est un business man. En soirée, il n’hésite pas à sortir une paire de gants blancs et il adore l’opéra.  Carlo sait plaire et bien parler, c’est déjà ça. Pour parfaire le tableau, il s’est inscrit il y a peu à des cours de tir au pistolet. C’est moins pénible et plus élégant que les arts martiaux.

COMPLEMENT D’INFORMATION FOURNI PAR CARLO

Mon père gère les relations commerciales au Vénézuéla, il cherche surtout des contrats pour le commerce du pétrole. De fil en aiguille, il est devenu proche du gouvernement et des politiciens en place. Il travaillait souvent avec un des ministres du Gouvernement en charge des relations extérieures, Nicolas Ceballos.  Très intéressé par la politique et le business, j’ai accompagné mon père dès l’âge de 15 ans, il m’a formé aux bases de la négociation. Mon penchant pour le journalisme et ma curiosité naturelle m’ont toutefois poussé à faire quelques recherches de mon côté. J’ai flairé quelque chose de pas net un jour en lisant un article de presse concernant Nicolas Ceballos. Je suis allé me renseigner auprès du journaliste qui avait écrit l’article, prétextant chercher un stage au départ. Puis j’ai creusé la piste. J’ai ressorti de vieux dossiers dans mon bureau, chez mes parents. L’année suivante, je découvrais l’implication de Nicolas Ceballos dans le trafic d’or en Guyane. Photos et preuves à l’appui. J’ai hésité mais j’ai fini par en parler à mon père qui y a vu un moyen de pression pour prendre quelques échelons politiques. Mais après réflexion, il s’en est servi pour négocier un service à venir auprès de Monsieur Ceballos, en ma faveur. Le deal consiste donc, le jour où j’en aurai besoin, à pouvoir appeler Nicolas Ceballos pour qu’il me rende un service, business ou politique oblige 😉

Partie du 6 octobre 2021

Joueurs : Emi Sato (JMauricia), Sophia Weber (Erbodd) ; N.B : nous devions tous obligatoirement jouer des étudiants.

Paris, Châtelet-les-Halles. Me voilà sur le quai du RER A en direction de Sucy en Brie, prêt à m’installer dans la résidence étudiante où une chambre m’attend et à démarrer cette année universitaire. J’arrive à bon port sans encombre. Je cherche des yeux un taxi mais il semblerait que cette ville soit peu desservie car je n’en vois pas et je me résous à opter pour le bus, hélas. A l’arrêt de bus, un morceau de journal de l’école attire toutefois mon attention : il est question de la disparition d’une étudiante, Laeticia Malbranche. Son téléphone a été retrouvé sur le parking du fort de Sucy en Brie. Curieux mais je n’ai guère le temps de m’attarder dessus car l’autobus est déjà là. Tant mieux, je déprimais déjà à l’idée de devoir faire le pied de grue une demi-heure dehors. Je passe devant une jeune femme de type asiatique sans plus y prêter attention et je monte dans le bus. J’achète un ticket à 4.50€, je m’installe près de la porte de sortie du bus et je prends mon mal en patience pour 15-20 minutes de trajet. Lorsque je descends, je traverse le parc d’un château avant d’arriver à la résidence, un bâtiment gris qui se situe dans le domaine du château visiblement. Il y a un bois autour, l’ensemble est plutôt classieux. Parfait. Le temps de parcourir les quelques mètres qui me séparent de la résidence, je sors mon téléphone pour appeler un pote. Arrivé devant la porte du bâtiment, je me retrouve avec deux jeunes femmes. Je raccroche pour faire les présentations : Sophia et Emi donc. Emi fait des études de robotique tandis que Sophia semble se passionner pour le cinéma. J’espère qu’elle aime les films d’action et de mafia ! Nos échanges sont toutefois interrompus par la concierge qui nous interpelle. « MADAME Audrey Dumoulin » se présente, juchée sur ses talons, ses cheveux noués en chignon strict, appuyant sur le mot « Madame ». Elle n’a pas l’air du genre très affable mais se montre efficace, nous indiquant aussitôt nos chambres. Je serai à la chambre 23 pour ma part, au rez-de-chaussée. Emi écope de la chambre 47 à l’étage et Sophia sera à la chambre 14. Je traîne donc ma valise jusqu’à mon nouveau logis, passant devant un vieux sapin au bout du couloir que personne n’a l’air d’avoir pensé à enlever depuis un  moment, vu la poussière qui le couvre par endroits. Etrangement, le bruit d’une fête se fait entendre au loin pendant que la concierge nous conduit à nos appartements respectifs. Il est 20 heures.

Emi essaie d’appeler sa mère pour lui dire qu’elle est bien arrivée. Pour ma part, je check les dernières actualités économiques sur mon téléphone avant de ranger mes affaires. J’ai une chambre plutôt bien équipée, avec des plaques de cuisson notamment. En revanche, je n’ai rien à manger et la faim se fait sentir. Je sors donc faire quelques courses à l’épicerie que j’ai repérée en arrivant, en face de la résidence. Quelques conserves, des pâtes, du riz…de quoi tenir un moment. Tiens, Emi est là aussi elle a sûrement eu la même idée. Pendant ce temps, Sophia se renseigne au sujet de la cuisine commune auprès de Madame Dumoulin. L’heure tournant, la concierge finit par sortir car elle a fini sa journée. Je la vois au loin lorsqu’elle attrape son bus, ses cheveux défaits volant au vent. Elle doit avoir une vie plus sympa en-dehors du travail il faut croire. Une fois mes courses faites, je retourne à la résidence. Le bâtiment est plutôt désert et le bruit de fête se fait entendre plus fort. Je me dirige vers ma chambre pour vider mon panier. Sophia et Emi quant à elles se dirigent vers la cuisine commune. Je me prépare une boîte de raviolis car j’ai la flemme de cuisiner. Constatant l’état plutôt vétuste de la cuisine, Emi va déguster ses bentos dans sa chambre finalement. Sophia, d’un naturel plus timide, part discrètement manger de son côté. Dehors, la musique s’amplifie. S’en suit ensuite un silence avant qu’elle ne reprenne. Du « Louxor j’adore » on dirait… Je pianote sur mon smartphone, conscient du fait que je ne dormirai probablement pas beaucoup cette nuit avec ce vacarme. 23h. Le bruit s’intensifie mais vers minuit, j’essaie de me coucher car je dois me lever pour aller en cours demain.

A 7h, le réveil sonne. Je me réveille tant bien que mal car je n’ai pas super bien dormi. Je me lave, me coiffe, me prépare, faute de mieux, un café soluble et je pars en direction de l’université. Je retrouve Emi et Sophia à l’arrêt de bus, ce qui est logique puisqu’elles aussi vont à l’université. Tant mieux, nous ferons le trajet ensemble. Après le bus, le RER nous dépose à Saint Maur Créteil et nous marchons jusqu’à l’entrée de la fac. Nous tombons d’accord sur le fait qu’un café s’impose et allons à la cafétéria. Nous nous installons à une table et buvons en devisant. Autour de nous, nous voyons 4 étudiants : un homme qui lit un traité de sciences politiques. Une jeune fille blonde, l’air ensommeillé qui part subitement en courant. Une asiatique propre sur elle. Et un autre étudiant, un garçon. Emi prend sur un tableau d’affichage le numéro du club de robotique et poussée par la curiosité, jette un œil par une porte entrebâillée. Je la vois rougir un peu et pour cause : il s’agit d’un cours d’art où la jeune fille blonde pose nue pendant que le professeur fournit des explications aux étudiants. D’après ce que nous avons pu lire sur les panneaux d’affichage il s’agit sûrement de la dénommée Maryline. Puis nous partons chacun vers nos cours respectifs après avoir convenu de nous retrouver pour déjeuner. Plusieurs étudiants me semblent familiers, je suis sûr d’en avoir croisé certains à la résidence.

A midi, je retrouve Emi et Sophia. Nous parlons un peu de nos cours, des banalités. Soudain, le téléphone de Sophia retentit et elle s’éclipse précipitamment. Mystérieuse Sophia… A deux pas de nous, Maryline colle une nouvelle affiche sur le panneau dédié aux communications étudiantes concernant le club de cinéma dont elle est la trésorière apparemment. Sur les autres encarts, je vois le nom d’un certain Jean Lacouture qui prospecte pour un club d’éloquence. Je profite ensuite d’un instant de répit pour appeler mon pote Samuel et lui demander des nouvelles de la famille. Il m’apprend que Nicolas Ceballos est à l’hôpital. Cette nouvelle me surprend et à peine ai-je raccroché que je pianote sur mon smartphone pour en savoir plus à ce sujet. Nicolas aurait fait un malaise car il est assez âgé. Je n’y crois qu’à moitié connaissant les médias et politiciens par chez moi mais je ne peux rien relever d’anormal. Enfin, ce serait bien que celui qui me doit un service ne meure pas trop vite…

De retour à la résidence, Madame Dumoulin nous informe que nous aurons un voisin de chambrée. Il se trouve que ma voisine directe est la jeune asiatique que nous avons croisée à la fac. Je suis décidément bien entouré ici. Sophia quant à elle aperçoit son voisin, le jeune homme de la cafétéria à l’accent anglo-saxon. Emi quant à elle croise Maryline et son petit ami, qui se présente comme « Roger », originaire de Besançon. La musique se fait à nouveau entendre dehors. Encore. Années 80 cette fois. En cherchant un peu, je comprends que la musique provient du réfectoire, en bas du bâtiment.

Emi passe toquer chez Sophia pour lui proposer de descendre. Au bruit contre sa porte, Sophia sursaute mais accepte l’invitation d’Emi. Elles décident de passer me chercher également et ma foi, comme je ne risque pas de dormir de toute façon et que ces jeunes femmes sont tout de même charmantes, je les accompagne volontiers.

C’est une soirée « bon enfant » comme on dit, sans trop d’alcool. Sophia entend tout de même un sujet de conversation récurrent : la disparition de Laeticia. L’ambiance s’en ressent un peu d’ailleurs on dirait. Depuis que nous sommes arrivés ici je trouve que la fête est un peu…excessive et morose à la fois, comme si les gens essayaient de se changer les idées           . Une bière à la main, je m’incruste dans une conversation. Laeticia a disparu il y a quatre jours me disent les étudiants et 2 autres étudiants ont disparu avant elle : Marie-Hélène et Jean-Bernard, son frère, 15 jours avant elle. Tous habitaient cette résidence. La chambre 23 était d’ailleurs celle de Marie-Hélène. J’engage ensuite la conversation avec un autre gars. C’est Georges, le président du club de tir qui me laisse sa carte. Il étudie les sciences politiques ce qui nous fait quelques sujets communs. Il me propose de le recontacter demain, ce que j’accepte volontiers.

THE HUNTED HUNTER : partie test

Publié: 22 septembre 2021 dans Hunted hunter
Tags:

Cette fois, c’est l’ami Above qui fait ses armes en tant que maître de jeu pour une petite partie de « Hunted Hunter », un jeu dans l’univers de Vampires, la différence majeure par rapport au célèbre jeu éponyme étant que nous n’incarnons pas des vampires mais des humains.

Pour cette partie test, nous jouons avec des personnages pré-tirés. Je serai pour ma part un journaliste qui a déjà été confronté au surnaturel et s’est juré de faire un article à sensation dessus et d’élucider ce mystère. Mais cela implique qu’il se confronte à ses peurs…sera-t-il à la hauteur ?

Partie du 8 juin 2021

Joueurs : Dakeyras (John), JMauricia (Gerry), Liam Heynes (moi)

Armé de mon ticket de bus, je me rends à la gare routière de Los Angeles pour embarquer. Sur place, un type, la petite trentaine, vêtu d’un grand sweat à capuche, des vêtements plutôt propres et une barbe de 4-5 jours, attend également de pouvoir monter. Je le vois faire un aller-retour, l’air pensif. Il revient rasé de frais. Il a sur son épaule un sac rapiécé, autour du cou un collier avec une croix et un gros livre à la main, une Bible je crois. Je remarque aussi la présence d’une femme qui attend patiemment en regardant les gens. Elle est brune, les cheveux courts, de beaux yeux bleus. Elle porte un jean et des boots. Une patrouille de la LAPD passe devant elle sans lui prêter attention. Pour ma part, je vais acheter le journal du jour que je feuillette négligemment.

Le bus arrive, le chauffeur descend et ouvre la porte. Il fume une cigarette. Je me dirige vers l’avant du bus pour attendre de pouvoir monter. Progressivement, une foule se masse devant la porte : une bimbo, des militaires, une famille de mexicains, un gars avec un pull rouge et une grosse valise à roulettes…Le voyage s’annonce bruyant.

Le conducteur nous invite à entrer. Ma place se situe juste derrière le chauffeur, à côté de la famille de mexicains. Je n’ai rien contre eux mais j’avoue que j’espérais voyager au calme et je cache ma déception derrière une page de journal. La bimbo va s’asseoir à côté du religieux que j’ai vu toute à l’heure, à l’arrière du bus, sous l’œil des militaires. La femme elle, se retrouve carrément au milieu d’eux.

Le bus se met en route. Il est plutôt confortable, les gens s’assoupissent doucement. Nous faisons une brève escale pour que le chauffeur refasse le plein d’essence et nous repartons. Vers 21h, je commence à avoir faim car je n’ai pas pensé à acheter à manger, j’avais complètement oublié ce détail. La femme au milieu des militaires se sert de son thermos à café, faute de mieux mais un militaire charitable lui propose de partager un peu de son repas et de celui de ses amis, ce qu’elle accepte, leur proposant du café en échange. Le padre mexicain lui, m’offre un tacos que je suis obligé de manger vu le regard qu’il m’adresse lorsque je commence à refuser poliment. Le religieux lui, décline les sushis que lui propose Cindy, la bimbo, préférant le jeûne intermittent d’après ce que j’entends. Les heures s’écoulent tandis que le bus roule et je m’endors paisiblement dans ce doux fumet épicé…

Au petit matin, la route s’étend devant nous sous un beau soleil. Un panneau affiche « Dragoon » à trois miles, la prochaine ville. John regarde sa jambe. Il cherche son téléphone, sans succès. Il constate rapidement que tous les bagages du bus ont disparu. Je fais le même constat lorsque j’ouvre enfin les yeux. Les mexicains ne sont plus là non plus mais je doute que ce soient eux qui aient embarqué toutes les valises. John, le nom du religieux que j’apprendrai un peu plus tard, essaie de se lever mais vacille un peu sur ses jambes. Il jette un œil à Cindy qui est encore assoupie. La femme au milieu du bus se réveille également. Étrangement, il y a moins de militaires autour d’elle et ses affaires ont disparu aussi. Le bus lui, poursuit sa route, comme si de rien n’était. Il franchit un passage à niveaux. Au sol je note une légère trace, humide, comme si on avait traîné un corps. J’essaie de parler au chauffeur mais je ne le vois pas et il ne répond pas.

Le bus s’arrête devant un vieux bâtiment au milieu de nulle part. John remarque une trace de piqûre sur sa jambe. Il est persuadé d’avoir été piqué avec une seringue. Aussitôt descendu, il ouvre la soute aux bagages et trouve les corps des mexicains. De son côté, la femme aux yeux cernés ne parvient pas à réveiller les autres passagers qui sont tout de même tièdes et non morts, ce qui la rassure un peu. Puis elle ouvre la porte du conducteur. Un magazine pornographique, des kleenex, le volant…mais pas de trace du chauffeur.

Un fond musical provenant de la cabane dehors se fait entendre, de la country précisément. En y regardant de plus près il s’agit d’un restaurant a priori. John me fait signe de m’approcher, livide. Je me demande ce que veut cet illuminé et la curiosité me pousse à aller voir, non sans avoir tiré une latte sur ma cigarette avant. La femme, qui se présente comme « Gerry », a trouvé un chapelet dans le bus. Un objet ordinaire mais John en conclut que « nous faisons partie d’un bus de sacrifiés ». Voilà qui n’a rien d’engageant, je commence à regretter cette excursion.

Une femme sort du restaurant et nous invite à entrer. « Marie » se présente-t-elle. John demande si elle a un téléphone : « Non, nous attendons le réparateur, une tempête a tout arraché. Pourquoi, il y a un souci ? » répond-t-elle. « Oui, une famille morte » réplique John, sans ambages. La femme a l’air terrorisé et rentre précipitamment dans le dinner. John lui emboîte le pas. J’écrase ma cigarette et je pars à leur suite.

L’intérieur du dinner semble normal. Il y a même quelques clients, l’air paisible. John cherche désespérément un téléphone mais personne n’en a. Il demande s’il y a un commissariat dans le coin. « Non, ils sont tous occupés à chercher les gamins » répond un homme.

– « Quels gamins ? » s’étonne John.

– « Ben vous savez pas ? C’est pas pour ça que vous êtes là ? ».

John relate les faits, l’air paniqué. Le cuistot a l’air sonné à cette annonce. John tombe de sa chaise. Un client vient à sa rescousse : « ça va Monsieur ? ».

– « J’ai été piqué à la jambe, chuis pas bien » répond John.

Le cuistot lui prépare à manger. John, sous le choc, accepte et mange ce qu’on lui donne sans réfléchir. Il remarque que le cuistot porte une croix autour du cou et se met à mâcher nerveusement.

J’observe un peu les gens autour de nous. L’homme au pull rouge qui était dans le bus avec nous s’est assis dans le dinner, avec sa grosse valise près de lui. Je me tourne vers le cuistot :

– « C’est quoi cette histoire d’enfants disparus ? ».

– « Tout un tas d’enfants ont disparu mystérieusement au cours de ces trois quatre derniers mois, mais nul ne sait comment » me résume l’homme joufflu. « Les disparitions ont lieu plutôt le soir. Les enfants concernés ont entre 17 et 20 ans, c’est tout ce que je sais » ajoute-t-il.

Je regarde l’homme au pull rouge qui me répond par des signes de têtes. Apparemment, il est sourd mais sait lire sur les lèvres. Lui aussi était endormi cette nuit. Et il avait mangé un tacos, tout comme moi. John l’informe de sa découverte macabre. L’homme mime quelque chose qui me fait penser aux créatures que j’ai rencontrées par le passé. Un frisson me parcourt l’échine. J’ai autant envie de partir en courant que d’en savoir davantage. Mais l’homme au pull rouge pense plutôt à un gaz d’après ses gestes. Il fait signe à Gerry de le suivre et lui montre la soute. Elle constate qu’un tuyau d’évacuation vers les gaz d’échappement donne dans la soute car il a été percé. D’après l’homme en pull, les mexicains se seraient cachés d’une patrouille et par manque de chance seraient morts asphyxiés, tout « simplement ». Je profite de ce moment d’analyse pour montrer à mes compagnons d’infortune la trace dans le bus mais nous remarquons surtout qu’il n’y a plus personne dans le véhicule maintenant. Où sont passés tous les autres ? Nous devisons avec l’homme en rouge, sur les croix et d’autres sujets. Selon John et Gerry, les croix protègent des créatures si on a la foi. Dommage pour moi, je suis athée. Sur ces considérations, je retourne dans le restaurant. Tiens, le serveur aussi porte une petite croix. Je m’approche du couple de petits vieux attablés au fond. Eux n’ont pas de croix mais je n’en tire pas grand-chose, à part quelques échanges triviaux sur la pluie et le beau temps. J’observe un peu Marie. Elle non plus n’a pas de croix. Bon, au moins, si les créatures rôdent dans le coin je ne serai pas la seule cible sans protection, voyons le bon côté des choses.

Je ressors pour rejoindre John quand un homme nous interpelle. C’est le shérif, vu son uniforme. John se précipite vers lui et lui explique ce qui s’est passé. Le shérif regarde la soute : « Y’a rien dedans » lance-t-il à John, l’air circonspect. Notre religieux s’effondre à genoux. Le shérif poursuit en expliquant qu’il est sur une grosse affaire au sujet d’enfants disparus dans le parc d’attractions à côté.

Je regarde ma montre. 13 heures. Je discute un peu avec John. Selon lui, étant donné que nous sommes en plein jour, ce serait un coup des familiers des créatures. Gerry et moi lui demandons plus d’explications. John nous précise que les créatures peuvent contrôler les gens à distance en leur faisant boire un peu de leur sang. Décidément, il va falloir qu’on enquête ici. Nous retournons dans le dinner. John visite le garde-manger. RAS. Idem pour le local à poubelles. Par contre, à l’exception de l’homme en rouge il n’y a plus personne à l’intérieur. Tous les gens sont partis. Mais pourquoi ? Le service ne doit pas être fini, vu l’heure.

John propose que nous nous rendions vers l’ancien parc d’attractions mais un bruit attire mon attention, du côté du local poubelles. J’y cours. Rien, si ce n’est une musique de cirque en provenance de l’ancien parc d’attractions…Un stégosaure en bois indique la direction derrière le dinner. La musique s’intensifie au-dehors. Pendant ce temps, John fouille la cuisine et récupère de l’huile, des allumettes…Selon lui, la foi et le feu sont efficaces contre les vampires et les familiers. Dehors, je vois des clowns passer. Ils ont l’air plutôt âgés et pathétiques avec leurs maquillages désuets. Je reconnais le couple de petits vieux avec qui j’ai discuté un peu avant. Il n’est pas abandonné ce parc alors ? Je reste perplexe. Le cuistot arrive sur ces entrefaites : « Mais qu’est-ce que vous faites ? » demande-t-il en voyant le sac de John. Nous nous excusons et nous étonnons de la « parade » dehors. « Mais enfin, c’est Richard et Miriam qui font leur numéro, comme d’habitude, les derniers du parc « Dinosaureland » » rétorque le cuistot.

Nous essayons de siphonner le réservoir du bus mais quelqu’un a eu l’idée avant nous visiblement. Nous n’en récupérons qu’une petite bouteille. Nous décidons donc de nous rendre à pieds au parc pour enquêter, faute de solution pour repartir. Nous nous mettons en marche dans le sillage des clowns. Au bout d’un moment, nous arrivons au pied de la grande roue. Les clowns ont disparu. Je regarde autour de moi : des manèges brisés pour l’essentiel, pas de bruit. Gerry prépare des pieux avec ce qu’elle a ramassé dans la cuisine et des branchages. Une porte claque au loin, me faisant sursauter.

John s’approche d’un hangar, discrètement. Il progresse accroupi, comme un animal, se rapprochant ainsi du vieux bâtiment qui se dresse devant nous. J’essaie de le suivre mais mon pied heurte une plaque de tôle qui lâche un « clang » sonore, réduisant à néant les efforts de John pour être silencieux. Gerry fait du bruit aussi d’ailleurs. John est consterné mais entrouvre la porte du hangar. Il pense que les créatures dorment ici. Pas question que j’entre. Gerry propose de fabriquer une torche mais a juste le temps d’imbiber un chiffon avant que la bouteille contenant le reste d’essence se brise au sol.

Des bruits proviennent des caisses disposées au fond du hangar. John ramasse une barre de fer et s’apprête à en ouvrir une. Peu après, je me décide à suivre John et Gerry lorsque je les vois disparaître dans le sol. Ils sont tombés dans un trou du plancher. Ils ne sont pas blessés mais sont coincés en bas. La torche elle, est tombée et a mis le feu à quelques sacs de toile de jute mais John la ramasse. J’hésite mais je préfère les suivre plutôt que rester seul dans cet endroit sinistre.

Nous voilà dans une grotte naturelle. Des bruits d’eau proviennent de notre gauche. John part dans la direction du bruit et nous le suivons car c’est lui qui a récupéré la torche. Nous débouchons sur une grande pièce avec une étendue d’eau qui débouche sur une impasse. Nous revenons sur nos pas puis nous allons à droite. Nous arrivons dans une pièce sèche qui ressemble à un lieu de stockage mais plutôt organisé comme un camping : dans un coin, des sacs de toile de jute ont été empilés comme pour former des matelas. John pense que des goules dorment ici et nous ne nous attardons pas. Nous débouchons ensuite dans une grande pièce où des lits semblent aménagés, des colonnes ont été sculptées par des mains. John continue sa progression dans les galeries. Il est 18 heures à ma montre. Je tremble de peur.

Partie du 15 juin 2021 (suite)

Joueurs : Dakeyras (John), JMauricia (Gerry), Liam Heynes (moi) ; Erbod (Aidan)

Nous progressons encore et finissons par ressortir enfin à l’air libre devant un torrent entouré de montagnes verdoyantes. Je pousse un léger soupir de soulagement. Il y a des passerelles sur le côté. Nous empruntons celle de gauche qui se poursuit au-dessus de l’eau tel un chemin naturel. Nous avançons ainsi en ligne lorsqu’un bruit venant de derrière nous attire notre attention. « On dirait les griffes d’un gros chien en train de marcher » nous chuchote John. Nous sommes à 10-15 mètres au-dessus de la rivière, pas moyen de faire demi-tour. Nous accélérons le pas.

Nous arrivons à l’entrée d’une autre grotte. Elle ressemble à la précédente avec des murs blancs gravés. J’entrevois quelque chose qui bouge mais je ne parviens pas à distinguer quoi. En nous approchant, nous voyons deux silhouettes attachées, les mains derrière le dos. John s’avance. Je le suis de près tandis que Gerry surveille nos arrières. Les deux personnes sont un enfant et un curé assez jeunes. Le curé est à l’origine du bruit, il essaie d’attirer notre attention visiblement. Il a l’air un peu faible et ne présente pas de traces de blessures. C’est un homme habillé en pasteur, un peu débraillé. John le presse de questions. « J’ai surestimé mes capacités » murmure l’homme. « Le gamin est mal en point. Ils sont trop nombreux et surtout, il y a des chiens ». John détache l’enfant lorsqu’un canidé pointe son museau. Je l’observe malgré ma frayeur. Le molosse fait environ 1.20 mètres et nous regarde, assis à l’entrée de la grotte. J’ai peur. En plus, ce chien a de vagues airs…de clown. Un autre chien, plus petit, l’air patibulaire s’assied à côté du molosse. Nous reculons doucement vers une autre grotte située derrière nous sous l’œil des chiens.

John porte l’enfant inanimé mais vivant dans ses bras. Gerry prête son bras au curé, qui se prénomme Aidan, et accepte son aide. John me demande toutefois de porter l’enfant pour qu’il ait les mains libres, étant donné qu’il est en tête. Je prends donc le relai, ce qui permet à John de tenir la barre de fer qu’il a ramassée avec ses deux mains.

Je remarque soudain une espèce de rideau de poussière à travers un rayon de soleil qui filtre. La poussière va de gauche à droite, laissant supposer l’existence d’une ouverture. Un moyen de sortir d’ici ? John vérifie mais ne trouve qu’une petite fissure dans la roche. Impossible de creuser à mains nues. Je suggère d’y mettre un coup de barre de fer mais John préfère chercher un passage secret. Je n’y crois pas trop mais je regarde quand même lorsque je remarque une trace de « porte » au sol, en tout cas un arc de cercle non naturel sur le sol. J’en fais part à John qui trouve le « bouton » à proximité, sur lequel il appuie sans hésiter. Un grondement menaçant se fait entendre derrière nous ce qui nous incite à passer la porte rapidement. John prend soin de la bloquer derrière nous à l’aide d’un rocher. L’un des chiens essaie de la pousser à ce moment. Elle bloque mais par la porte entrouverte nous voyons le chien qui ne « dit » rien et s’assied. Visiblement ils sont prêts à nous attendre ou veulent que nous allions au plus profond de la grotte. Cela ne me dit rien qui vaille. Je regarde nerveusement ma montre. 18h30. Mais qu’est-ce que je fais ici ? Pour essayer de chasser mes idées sombres, je demande à Aidan depuis combien de temps ils étaient dans cet endroit.

– « J’ai arrêté de compter les jours » répond le pasteur.

– « Ha » dis-je « c’est plutôt rassurant ».

– « Pourquoi ? » rétorque sèchement Aidan.

– «  Parce qu’ils vous ont laissé en vie ».

– «  Il y en a d’autres » répond Aidan.

Super. Voilà qui me rassure. Voyant mon visage décomposé, Aidan essaie de « se rattraper » je pense, à sa façon : « Gardez la foi » ajoute-t-il. Ce qui ne m’aide en rien. Et John surenchérit.

Une odeur nauséabonde saisit nos narines. Nous avançons jusqu’à deux gamelles. L’une emplie d’eau et l’autre…de membres humains. Mais nulle part où aller. Nous avançons encore. Nous trouvons un escalier en pierre. Des cadavres sont accrochés sur les murs, je me retiens de fuir. Des cadavres d’enfants en plus. Gerry demande à Aidan s’il peut bénir l’eau. « Oui mais j’ai un peu perdu la foi ces derniers temps ». Tu m’étonnes… Nous devisons un peu sur le sujet lorsqu’une voix spectrale s’immisce dans notre conversation : « Le diable n’est pas forcément mauvais ». Nous pressons le pas vers le haut de l’escalier, la seule sortie possible a priori, selon John, qui s’y engouffre en premier.

Au sommet de l’escalier je me trouve devant un rideau de perles. En le passant, je débouche sur une pièce circulaire. Je pense que c’est une espèce de nid. La bonne nouvelle c’est que si les créatures dorment ici elles sont de sortie car il n’y a rien de vivant. Autour, dans la pièce, seuls des mannequins sinistres grimés de façon clownesque sont disposés. Plus j’avance dans cette pièce, plus je constate que les mannequins sont grotesques, horrifiques. Ils ressemblent en fait à des créations de « Frankenstein », des membres humains assemblés entre eux. Et les autres croient toujours en Dieu ? Voir de telles horreurs me conforte dans mon athéisme. Gerry, qui me suit, a le sentiment qu’un des mannequins a bougé. Elle fixe une superbe bimbo, immobile. La femme respire un peu, très lentement mais elle respire. Sa peau est tiède au toucher. Elle regarde Gerry de bas en haut avec un grand sourire : « Ha, vous aussi vous venez jouer avec nous ? ». Une voix sépulcrale lui intime toutefois l’ordre de ne pas bouger et la « poupée » s’exécute. Gerry se hâte vers nous. Elle court vers John pour lui faire part de ses observations. Nous continuons à avancer. Un rideau rouge nous barre la route. John le franchit. Aidan bénit une bouteille d’eau à la demande de Gerry. Je demande à cette dernière de jeter un coup d’œil dans la pièce, sentant mon courage en berne, comme souvent. C’est une autre grotte me dit Gerry, ornée d’une piste de cirque circulaire en son centre. Nous sommes en haut des gradins à présent. Une statue de Monsieur Loyal se dresse en bas. Je reste derrière Gerry. La musique démarre et la statue se met à bouger, en bon automate. Aidan franchit le rideau à son tour. Je reste derrière Gerry, bien décidé à ne pas m’exposer. Des bruits d’enfants qui applaudissent se font entendre.

John essaie d’escalader les barrières de la piste. Il s’arrête lorsqu’il voit un énorme chien assis. Aidan lui, s’est installé dans les gradins et fume une cigarette. John, face au molosse, fait demi-tour et redescend vers l’entrée des artistes. Un bruit de clochettes retentit derrière Gerry et moi nous incitant à entrer. Aidan, d’un ton de défi, lance à la voix sépulcrale : « ça ne vous dérange pas j’espère ? ». Ce à quoi la voix répond : « Veillez à ne pas abîmer les sièges, ils ont 200 ans ». Ne sachant que faire, je m’assieds à côté d’Aidan. Gerry elle, reste en haut, sur le côté. John est en bas, au niveau de la piste. Il aperçoit de la lumière vers l’entrée des artistes et s’y dirige. C’est un long tunnel entouré de matériel de cirque. « Vous y allez aussi ou je m’occupe de lui en premier ? » lance la voix à notre attention. Aidan descend à ces mots. Il ouvre le rideau de l’entrée des artistes et voit John. Résigné, j’emboîte le pas à Aidan. Je m’apprête à ouvrir le rideau lorsque Gerry s’avance vers moi :

– « Il ne faut pas y aller » me dit-elle « les petits vieux déguisés en clown m’ont dit qu’il y avait la voix derrière le rideau ».

– « Mais tu m’as dit qu’il y avait une horde d’automates derrière nous, sans compter les chiens » lui réponds-je. « Que faire d’autre ? ». A ces mots, résignée aussi, Gerry pénètre dans le tunnel.

Le plancher se met à monter, tel un immense ascenseur. Le mur se lève. Un grand couloir apparaît devant nous, éclairé par des lampes. L’enfant dans mes bras se réveille à ce moment et me demande de le lâcher. Je le pose au sol. A ma grande surprise, il commence à faire des étirements de gymnaste, voire littéralement de contorsionniste. « Venez, y’a rien à craindre ! » nous lance-t-il avant de partir devant. John le suit, Aidan également. Moi aussi, faute d’autre solution même si nous pensons que l’enfant est sûrement contrôlé par les créatures. Je regarde ma montre. 20h.

L’enfant ouvre une porte et s’engouffre dans la pièce. La musique s’arrête, la lumière s’éteint. Un applaudissement retentit tandis qu’un spot lumineux éclaire Marie, la serveuse, en train d’applaudir. Puis un deuxième spot éclaire l’homme au pull rouge. D’autres s’allument encore : le shérif, le cuisinier, certains militaires, Cindy habillée en tailleur strict nous regarde alors et nous dit : « Félicitations, vous avez brillamment passé toutes les épreuves, j’ai le plaisir de vous accueillir au sein de l’Arcanum ».

L’Arcanum…cette fameuse société qui recueille toutes les informations relatives aux vampires. Tout avait donc été mis en scène pour nous tester. Ils prévoyaient de nous tuer en cas d’échec quand même, mais bon… eux aussi savent pour les vampires. Ils nous proposent un contrat. « Mais en quoi êtes-vous mieux que les vampires ? » objecte John. En guise de réponse, nos employeurs ouvrent une trappe. Une créature difforme apparaît. La voix sépulcrale qui réclame qu’on la libère. Convaincu, j’appose ma signature.