De retour dans l’univers dark fantasy d’Awaken (voir les posts précédents) sous la houlette de notre cher MJ Dakeyras pour une bonne partie de jeu de rôle.

Partie du 5 septembre 2022

Joueurs : Arthur Slod (JMauricia), Athelard (Preda), Belphégor Brando (Jacques Moineau), Karl Wagner (Guibeuh), Cole (Luvetia), Martin Delos (moi-même)

Antharan nous a parlé de la mission consistant à escorter Kaï jusqu’à sa famille d’accueil. Antharan est un corniaud comme on dit, un homme qui a présenté les signes de l’éveil mais n’en a tiré que des cauchemars.

Un vassali, un certain Damir, nous interrompt à la sortie de l’auberge. C’est un enquêteur de l’Alliance qui a l’air très intéressé par tout ce qui se passe autour de l’orphelinat. Il a parlé d’Hofas et nous a demandé de contacter la garde si nous avions vent de quelque chose. Le jour même, un assassinat a été perpétré. Les portes de la cité ont été fermées suite à l’assassinat de Morgehyr et d’Hofas.

Karl questionne Damir à ce sujet. Luvetia lui demande si ce politicien était pro-vassali. « Hofas n’était pas anti-vassali, il souhaitait aider les gens du commun » répond Dalmir avant d’ajouter « Morgehyr avait toutefois des idées plus modérées ». Morgehyr a été retrouvé devant la lampe à résine du phare. Dans la nuit, des gens ont vu son ombre se déplacer sous l’éclairage. Dalmir n’a pas plus d’informations à ce sujet pour le moment. Je l’interroge sur les dons faits à l’orphelinat. Il s’agissait de sommes conséquentes. Un garde interrompt notre conversation : « Vite, une autre victime ! ». Damir nous demande d’aller examiner la scène du phare pendant qu’il court s’occuper du dernier meurtre.

Karl entreprend de le suivre pendant que nous partons en direction du phare, sur une petite île proche de la ville. La lumière du phare ne tourne plus. L’édifice est gigantesque. Que faisait Morgehyr ici ? Des gardes nous barrent la route. Nous leur présentons le médaillon portant l’écusson de la ville qui nous sert de laisser-passer et gravissons les escaliers. Interminables. Je grimpe aisément cependant, je prends de l’altitude. Je vois au loin le tourbillon dans lequel il y aurait un colosse. C’est beau. Belphégor me suit, soufflant un peu, mais sans trop de difficultés. Il n’en va pas de même pour Cole et Athelard qui suent sang et eau. Arrivé en haut, j’entends des bruits de vomissement. « Cole, Athelard, ça va ? ». En guise de réponse je ne perçois que quelques sons indiquant qu’ils poursuivent leur effort, suivis d’un bruit de chute et de jurons. Athelard ouvre son outre. L’eau en sort, formant une boule qu’il recueille dans sa main. Il nettoie sa cape à l’aide de son prodige, sans que l’eau soit souillée. Puis il réitère l’opération sur Cole mais dans un style plus énergique, à coup de jets d’eau. Froide. Tout à coup, Cole est entièrement sec et l’eau retourne dans l’outre. Suite à ce pressing improvisé, tous deux se sentent mieux.

Belphégor et moi nous rendons sur la scène du crime. Là-haut, se trouve un énorme système de poulies. Un homme est attaché derrière la résine, lardé de coups de couteau. Une douzaine de coups. Quelle violence…Aucune trace de pas. Nos compagnons nous rejoignent. « Il a été tué en une fois » note Cole. Les gardes ont coupé la lumière car nous sommes en journée mais cette nuit, ils disent n’avoir rien entendu. Eux seuls étaient présents ainsi que le gardien du phare. Il n’y a pas vraiment de fenêtres ici donc soit les gardes nous mentent, soit le meurtrier a utilisé un prodige. Je vérifie la sincérité des gardes à l’aide de mon prodige d’intagibilité qui me confirme qu’ils disent bien la vérité, au vu de la couleur de leurs émotions. Ils sont surtout fatigués. Selon Cole, Morgenhyr n’a pas été tué ici, il a été déplacé et lardé de coups pour faire croire à de l’amateurisme.

Nous descendons voir le gardien. Je frappe à la porte. Un petit homme rabougri nous ouvre. « Avez-vous entendu du bruit cette nuit ? ». Il daigne à peine nous répondre, seulement par l’affirmative et la négative, expliquant qu’il a déjà tout dit aux gardes. Nous finissons donc par reprendre le bateau pour repartir.

Pendant ce temps, Karl a suivi Damir  jusqu’à l’autre scène de crime : dans une ruelle, un corps git entre deux caisses. Damir interroge les gens, ferme l’endroit, très professionnel. Il vient voir Karl qu’il a repéré aisément car notre ami s’était déguisé en l’un des gardes de Damir qui est parti patrouiller à l’autre bout de la ville. La victime s’appelle Ruth, c’est une contrebandière. « Un règlement de comptes qui a mal tourné ? » suggère Karl. « On a jamais pu le prouver mais on pense qu’elle a travaillé avec Morgehyr. Trafic de drogue, armes, esclaves…seuls quelques gardes savent, l’affaire a été systématiquement étouffée » explique Damir. Karl pose des questions à un passant sur Ruth. L’homme refuse de parler, craignant des représailles. Karl s’en tient là pour le moment et inspecte la scène du crime. « Dites moi Damir, y-a-t-il des gens qui inspirent la crainte à la plèbe en ville ? » demande-t-il. « Vous cherchez un peu loin, les gens du bas peuple ici préfèrent simplement la quiétude » répond l’enquêteur. Karl observe que Ruth a été tuée de plusieurs coups de couteau, une douzaine aussi. Le sang inonde la rue, les murs…au sol traîne une petite dague couverte de sang, à deux mètres du cadavre, à moitié cachée sous une caisse. Karl la montre à Damir. L’arme correspondrait aux meurtres mais c’est une dague assez ordinaire hélas.

Nous rejoignons Karl quelques minutes plus tard. 14 blessures sur le corps mais aucune n’a traversé le cœur. Je demande à Damir s’il a interrogé la femme d’Hofas au sujet des donations. Il ne m’apprend rien de plus que ce que nous savons déjà. Cole s’intéresse au morceau de chair manquant sur la victime. Celui-ci a littéralement disparu. Je demande à Damir si Ruth faisait aussi dans le trafic d’enfants. Affirmatif. Je note dans un coin de ma tête qu’il y a peut-être un lien entre les dons, l’orphelinat, le placement des enfants et la disparition des enfants de Liboria.

Les gardes ignorent Karl lorsqu’il essaie de leur parler. Cole interroge une mendiante : « Vous avez peur des vassali dans les rues ? ». Une étincelle de défi s’allume dans les yeux de la femme : « Pourquoi, c’est une menace ? ». D’un mouvement vif, elle sort une lame et entaille le visage de Cole avant de prendre ses jambes à son cou. Elle passe devant les gardes avant de filer dans le renfoncement d’une maison et de disparaître. Cole booste son odorat pour repérer l’odeur de son propre sang, resté sur la lame de la mendiante. Il aperçoit une goutte de sang sur une des marches du renfoncement. Cole cherche un passage caché à cet endroit, tirant les pierres, mais en vain. Damir nous laisse ici, retournant vaquer à ses occupations.

Au loin, Cole et Belphégor entendent un cri lugubre résonner. Un frisson les parcourt. Belphégor voit une silhouette passer, lui rappelant étrangement Zark.

Nous retournons voir Antharan en fin d’après-midi, accompagnés de Karl. Il est occupé à préparer les repas du soir. Nous l’aidons à éplucher des pommes de terre en posant des questions. Cole se coupe et part en claquant la porte, excédé de sa journée.

Nous retournons ensuite au cabaret car c’est l’heure du service. Rapidement, un garde demande à nous voir : une nouvelle victime a été trouvée. Un marchand, retrouvé pendu au colosse, le monument de la ville. L’idée m’effleure l’esprit : Antharan, un corniaud qui aurait une revanche à prendre ? Mais elle ne repose sur rien de précis aussi je la chasse. Le marchand s’appelle Luca, il est connu de la compagnie « Toujours plus loin » dont le siège se trouve à l’autre bout de la ville.

Voici la suite de nos aventures dans l’univers de Dishonored (voir les posts précédents sur le sujet pour plus d’infos : background des personnages, univers…).

Merci encore à Aegrim pour cette belle aventure et à mes compagnons de route : Lorinea (Lady Mercy Finch, officier de l’armée grise), Vrael (Edwards Pratts, ancien de l’armée grise) et AtomycSound (Colin Shakleton, ancien marin). J’incarne pour ma part Jonathan Shelby, un marchand-explorateur.

Je remercie également Aegrim pour toutes les données contextuelles ou de lore écrites par ses soins que j’ai récupérées dans mes posts.

Partie du 19 juillet 2022

Nous avons pu incarcérer et interroger l’Echine qui reste secouée de soubresauts frénétiques, terrifiée par quelque chose qui m’échappe. Elle était prête à se suicider en se sectionnant la langue plutôt que de nous laisser la capturer. C’était en fait une ancienne embaumeuse, liée par un pacte sinistre. Snitch a été prévenu de la réussite de notre mission, nous attendons son arrivée.

Je contemple notre prisonnière, maigre, tatouée des pieds à la tête de motifs végétaux, principalement. Colin reconnaît certains des colifichets qu’elle arbore : des cornes d’os de baleine gravées de runes cabalistiques qu’on pose souvent sur les navires en guise de protection. Je réfléchis en silence sur la connexion qui peut exister entre Daude et l’Echine.

Edwards ouvre la porte à Snitch qui s’adresse à nous : « J’ai bien reçu votre message. Je ne m’attendais pas à une telle efficacité, si rapidement ». Son regard se porte immédiatement sur l’Echine. « Incroyable » commente-t-il. Nous confirmons qu’il s’agit bien de la cheffe du gang des ossements du Leviathan. Nous expliquons également à Snitch qu’elle a essayé de se suicider, ce qui risque de compliquer les interrogatoires. Mercy résume les informations que nous avons récoltées et la requête de l’Echine qui souhaite qu’on brûle son cadavre. Une superstition selon Snitch. Mercy lui fait part de la « capacité » que nous avons pu observer chez Daude. Snitch me demande si mes « poisons » fonctionnent sur la prisonnière, ce à quoi je réponds par la négative. Snitch demande donc à Edwards de se tenir prêt à intervenir pour l’assommer d’un coup de crosse de fusil si besoin. Lady Finch ôte le bâillon de l’Echine. Cette dernière essaie de négocier sa libération pour pouvoir s’enfuir en échange des informations qu’elle nous donnera sur la distillerie, pour nous permettre de nous y introduire. Snitch lui présente la perspective d’une grâce, bien que cela nous semble illusoire. Toutefois, l’Echine n’a guère d’options.

Snitch demande ensuite à s’entretenir avec moi. Il m’invite à m’asseoir, ce que j’accepte volontiers. Que veut-il me proposer ? Une place dans l’aristocratie ? Non, il a mieux apparemment. Maintenant que l’Echine est hors-jeu, le chef de gang doit être remplacé. Une guerre entre les lieutenants ne devrait pas tarder à voir le jour. Pour éviter cette déstabilisation, il me propose de prendre la place de la cheffe de gang, ce qui ne m’enchante pas. Je n’ai jamais envisagé de devenir un gangster, un hors-la-loi. Je suis opportuniste en matière de commerce, d’affaires. Ai-je réellement les épaules d’un meneur de bandits ? Je ne crois pas. Je discute avec Snitch, qui est très doué dans ce domaine. Il évoque la perspective d’un anoblissement en prime, sans laisser de côté cette idée de reprise du gang. Mercy et Edwards s’insurgent contre cette proposition, Snitch voulant encore faire une expérimentation sur le peuple morléyen. Snitch leur rappelle le contexte actuel et la menace d’extension de la Couronne : le pays devant faire face à une épidémie de peste, elle cherchera refuge à Morley. Il évoque l’intervention d’une certaine « Miss Silver » et la nécessité d’éviter une guerre civile. Il veut faire de la distillerie un nouveau laboratoire d’ingénierie. Soit, mais il faut d’abord récupérer cette distillerie. Je me tourne vers l’Echine : « Pensez-vous réellement pouvoir fuir ? ». Elle croit cela possible si elle arrive à quitter l’île. Je la questionne sur Daude, plus particulièrement sur ses mystérieuses capacités. Elle me sort une diatribe religieuse ou mystique et me parle de l’Outsider, une entité. Je ne saisis guère ces propos. Néanmoins, l’Echine est d’accord pour coopérer.

Nous nous rendons donc à la distillerie, en fiacre. Une demi-heure jusqu’à traverser le fleuve. Le fiacre s’arrête devant le bâtiment de la distillerie Saint James. Nous descendons. Edwards tient fermement l’Echine. Des brigands patibulaires à l’entrée sont prêts à nous renvoyer dans nos pénates. Je me place alors quelques pas derrière Edwards. Faisant claquer ma canne au sol avec l’assurance associée, je lance : « Alors, c’est comme ça qu’on accueille le nouveau patron ? ». Les bandits sont stupéfaits et la vue de l’Echine ligotée les convainc de reculer. Nous entrons. A l’intérieur des regards se posent sur nous, des hommes, parfois jeunes, pas si patibulaires que ça finalement. Je m’avance devant l’Echine annonçant qu’il va y avoir du changement mais qu’il y aura du travail pour tout le monde.

L’Echine nous conduit vers les bureaux, à l’étage. J’ouvre la marche, dignement. Jusqu’au bureau, plutôt en désordre. Un coffre-fort a été réaménagé en couchette. C’est donc là qu’elle dormait. Nous cherchons dans les papiers. Je trouve le livre de comptes de la cheffe de gang. Je parcours les documents : de beaux revenus, une prime de tranquillité pour la garde grise. Un livre intitulé « Convoquer l’Outsider »… Curieux. L’initiale « W » apparaît également sur certains documents. Je m’adresse ensuite aux ouvriers pour leur annoncer que nous allons transformer la distillerie en usine.

Mercy trouve un rapport médical concernant l’Echine. Et un document signé « Aubépine ». Quelque chose sur la musique mathématique qui perturbe le vide qui circule en chacun de nous et les dons que l’Outsider accorde. Lady Finch demande qui est Aubépine à l’Echine. C’était son nom d’embaumeuse nous explique-t-elle. « C’est vous qui avez fait la boîte à musique pour Maureen ? » demande Mercy. L’Echine répond par l’affirmative. « Elle n’a plus rien à voir avec la Mère » dit Mercy. « Impossible. On a affaire à elle tôt ou tard » répond la captive. « Elle devrait quitter l’île le plus tôt possible » ajoute-t-elle. « On échappe pas au Nagflard, le navire de peau… ».

Des bruits de botte résonnent, ainsi que la comptine des embaumeurs. Ils viennent pour l’Echine, qui se met à trembler comme une feuille. Mercy la détache. Elle part aussi vite qu’elle peut et actionne une hampe de sa couchette, libérant une lame. Puis elle sort de son bureau, armée d’une faux. Je jette un œil vers elle, laissant passer les embaumeurs. L’Echine leur fait face vaillamment, faisant tournoyer sa faux : « Je suis votre grande sœur. N’espérez pas m’avoir. Je suis Aubépine, la fille prodige ! ». Elle essaie d’utiliser un pouvoir, sans succès. « Mère a donc pris sa décision ! ». Les embaumeurs la chargent. Elle se bat, sans faillir. Ils plantent leurs lames dans ses jambes. Elle hurle de douleur. Ils commencent à la traîner. Mercy tente une diversion, distrayant brièvement les embaumeurs. L’Echine en profite pour tenter un dernier mouvement : elle bascule par-dessus la rembarde. Un bruit atroce s’ensuit tandis qu’elle hurle, brûlée vive dans le plomb en fusion d’une cuve en bas. Quelle horreur… Je trésaille. Le pire dans tout cela étant qu’elle semble rire, satisfaite d’avoir échappé à un sort qui serait pire que cette mort. A son destin. Le plomb en fusion achève de la dissoudre.

Les embaumeurs s’approchent de Mercy qui regardait la scène. Edwards se précipite vers elle. Colin aussi. Ils s‘interposent. Pour ma part, je ne bouge pas car je sais que ce n’est pas la date pour Mercy. Elle ne mourra pas aujourd’hui. Les embaumeurs estiment leur mission accomplie dans la mesure où la vie demandée a bien été offerte. Ils se retirent en silence. Edwards réconforte Mercy. Puis Colin va ramasser l’arme de l’Echine. Cette dernière est sculptée à divers endroits et comporte plusieurs mécanismes escamotables. Colin la tend à Edwards : « Regarde, ça a l’air drôlement bien conçu comme arme ». « Je pense que cela intéressera Miss Silver » répond Edwards.

Nous poursuivons notre aventure dans l’univers des cinq anneaux, avec Shaka comme maître de jeu (voir le premier post pour une petite présentation de l’univers, dans la catégorie « Jeux de rôle » — La légende des 5 anneaux)

Partie du 30 juin 2021

Joueurs : Shiba Yumiko (moi) ; Usagi Yasue, devenue Otomo Yasue (Sam)

Comme prévu, j’ai organisé une petite fête chez les Phénix, deux semaines après le mariage de Mirumoto. J’ai prévu une pièce de théâtre et de la musique. J’invite des membres ou représentants de chaque clan : Junya Ikoma, Doji Migumi, Isawa Asayama (le maître élémentaire de terre), Misumo, Usagi, Mirumoto, Kuni et mon frère, Ibuki, Tetta Shosuro, un représentant du clan du Dragon, un du clan de la Mante, Sora, Yoko et l’inquisiteur Asako. Ibuki, Tetta et Yoko ne pouvant être présents envoient un quelqu’un à leur place. Nekoma sera de la partie elle aussi, elle accompagne le représentant du clan de la Mante ainsi que la sœur d’Usagi. Usagi quant à elle sera accompagnée du courtisan Scorpion désigné par Tetta : Bayushi Akira. La maîtresse élémentaire d’air sera là aussi.

Je salue tout le monde. Usagi porte un kimono aux couleurs du clan Otomo maintenant. Elle a été adoptée depuis environ deux semaines m’explique-t-elle et s’appelle donc désormais Otomo et non plus Usagi. Il faudra que je m’y fasse. Je ne comprends pas tout mais elle m’expliquera plus tard tout cela en détail si elle le souhaite.

Je fais un petit discours d’ouverture. Je me dirige vers Sora pour lui demander un conseil avisé et lui parle également du kimono d’Otomo. Elle me répond laconiquement qu’un membre de la famille impériale a reconnu Usagi. Je m’adresse ensuite à ma chère Misumo qui me transmet un message de Yoko : elle demande à Misumo d’aller voir Sora, probablement pour l’éloigner de moi.

De son côté, Otomo, accompagnée de son courtisan, se sert à boire et à manger en gardant un œil sur le maître élémentaire de terre. Sa sœur, Moto Yuriko, vient vers elle, accompagnée d’Hide Hayanobu, du clan Licorne, qui salue poliment Otomo. Moto informe Otomo qu’elle lui fera bientôt parvenir un courrier concernant son fils.

Asako Aiken, daimyo de la famille Asako, vient ensuite voir Otomo « la coqueluche de cette petite soirée » pour reprendre les termes du daimyo.

« Je ne passe pas inaperçue, c’est certain » répond mon amie.

« Il est rare de voir un membre de la famille impériale arborer une teinte violette » poursuit le daimyo, sujet qui embarrasse quelque peu Otomo, outre le fait que beaucoup de personnes s’intéressent à elle visiblement ce soir…

Otomo espère pouvoir se rapprocher du maître élémentaire de terre dans le cadre de notre mission mais n’y parvient pas pour le moment, accaparée par tous ces gens. Pour couronner le tout, deux autres personnes viennent à sa rencontre : Isawa Asahina et son beau-frère Shosuro. L’Isawa explique que les augures avaient prédit de grandes choses concernant Usagi qui se retrouve promue d’un mariage avec un Shosuro à un mariage impérial. Otomo a beaucoup à apprendre et sollicite quelques conseils, vu ses nouvelles fonctions. « Ce serait un honneur et un plaisir » répond Isawa. Il lui conseille aussi certains auteurs pour s’instruire dans les ouvrages. « Et comment connaissez-vous Otomo Kayoko ? » demande-t-il ensuite. Le beau-frère d’Usagi prend la parole, lui sauvant la mise.

De mon côté, je vais voir l’inquisiteur Asako pour en savoir plus sur la personne qui accompagnait le maître élémentaire de terre. Une jeune femme qui n’est pas là ce soir. En discutant, l’inquisiteur évoque la disparition de bushis Shiba des anciennes terres d’un ancien clan Isawa. Sur ces entrefaites, Sora arrive et m’attrape par le bras pour me libérer de l’Asako. Elle sait pourquoi la femme qui accompagnait le maître élémentaire de terre a dû partir précipitamment.

Megumi vient me saluer. Elle me complimente sur mon haïku lors du concours. Je lui propose d’en rédiger un que je lirai en son nom pour clôturer la soirée. Celui-ci sera écrit autour de Benten et l’amour sincère :

La fortune sourit

A ceux qui s’aiment vraiment

Sous le ciel d’été.

Un emin vient ensuite me chercher, avec une bouteille de saké et trois verres : dame Otomo m’attend avec Asayama sur le balcon me dit-il. Je les rjoins et sers le saké, étant donné que j’ai le plus bas statut. Otomo souligne qu’elle ne tient pas très bien l’alcool. Je trempe à peine les lèvres dans mon verre, soucieuse de rester lucide. Otomo insiste pour que je ne boive pas trop vite et elle a raison, la seule gorgée que j’ai prise me fait tourner la tête. L’Isawa chancelle un peu d’ailleurs : « Je ne tiens pas très bien l’alcool finalement, je ne devrais pas tant boire à mon âge. Je vais me retirer » nous dit-il. Otomo propose de le raccompagner et je me lève pour l’aider aussi. Sora arrive à ce moment : « Il y a un beau spectacle en bas, avec de l’eau et des flammes » nous dit-elle. En effet, j’entends des « Ho » et des « Ha » admiratifs provenant d’en bas. Sora m’invite à aller avec elle et appelle un emin pour aider Otomo. Je les laisse donc ici.

Otomo taquine un peu Asayama : « Je vous ai dit que je ne tenais pas très bien l’alcool, essaieriez-vous d’en profiter ? » lance-t-elle. Elle le raccompagne toutefois jusqu’à sa chambre et congédie l’emin. L’homme obtempère : « Très bien, je serai dans la pièce juste à côté ».

Dans la grande salle, j’admire le spectacle donné par Misumo. Sora m’indique discrètement que nous allons nous retirer dans quelques minutes : «  Faites semblant de me faire la cour » me dit-elle. Bayushi Ranko fait une scène et nous profitons de cette diversion pour nous diriger vers les appartements du maître élémentaire de terre.

Otomo conduit ce dernier jusqu’à son lit où il s’écroule. Elle entreprend de le masser pour « l’aider à se détendre ». Le maître élémentaire de terre la taquine en lui disant que c’est peut-être elle qui profite un peu de lui finalement. Au bout de quelques minutes, il lui pose carrément les mains sur les fesses et entreprend de la déshabiller. Otomo essaie de se dépêtrer de cette situation dangereuse.

Je me dirige vers les appartements de l’Isawa. L’emin me conduit en faisant des détours. Elle doit encore être avec l’Isawa…Tiens bon Otomo, j’arrive…

Face à Otomo, dans la tête de lit apparaît le visage de Yoko qui lui dit : « Crie ». Otomo s’exécute, elle crie et assomme l’Isawa. J’arrive à ce moment, entendant son cri. L’emin aussi. Nous nous précipitons vers l’appartement. L’emin aide Otomo à déchirer son kimono pour faire croire à une agression. Je fouille les lieux rapidement. L’emin déshabille aussi un peu le maître élémentaire de terre et à première vue, ne repère aucune trace de corruption. Puis il attrape les mains d’Otomo et lui fait griffer le visage de l’Isawa.

Je ne trouve rien d’intéressant dans la pièce si ce n’est un message codé que je ne parviens pas à déchiffrer. Je récupère aussi quelques papiers dans la corbeille. L’emin vient voir les documents codés pour m’aider à les déchiffrer. Otomo fouille dans les livres. Tous sont bien rangés sauf un qui ne semble pas au bon endroit. Un livre sur l’herboristerie. A l’endroit où il devrait être rangé se trouvent des papiers qui évoquent l’histoire de la famille Shuda.

L’emin me dit que les autres documents comportent des informations relatives à des personnes qui gravitent autour d’une forêt, là où se trouvait auparavant le clan du Serpent.

Pour satisfaire le kami de l’air que j’invoque, je pleure. Il me duplique les parchemins que l’emin attache autour de ma cuisse. Je devrai les recopier dans l’heure qui suit en revanche car ce sont des illusions et elles ne dureront pas indéfiniment. Otomo trouve un bijou dans la table de chevet. Je le dessine. C’est une espèce de fleur ou d’empreinte avec un œil. L’emin met un produit dans les yeux d’Otomo qui commence à pleurer car cela pique terriblement. Puis nous repartons, l’emin et moi, avant qu’Otomo se mette à hurler. Nous ferons semblant d’accourir à son secours. Nous jouons la comédie. Les gardes sepun arrivent, suivis de Sora et de la Bayushi, puis l’inquisiteur Asako. Sora et la Bayushi sont indignées. Bayushi Ranko prend Otomo dans ses bras et la ramène chez elle pendant que Sora hurle sur l’inquisiteur. Misumo me propose que nous nous retirions.

Partie du 1er juillet 2021

Otomo a été reconduite à ses appartements. La maîtresse élémentaire de l’air vient me voir pour que je relance les festivités. J’appelle les musiciens à cet effet. Je profite de ce laps de temps pour recopier les documents que j’ai récupérés pendant que Misumo fait le guet. Je lui confie ensuite les documents que j’ai recopiés. Nous revenons avec les joues rouges pour « justifier » notre absence.

Je reviens pour clôturer la soirée et récite le haïku de Megumi. Puis je reste à dormir dans mes appartements du clan Phénix car après les événements de la soirée, je risque d’être interrogée. Dans l’immédiat, il est deux heures du matin, autant dormir un peu. Misumo regagne ses appartements avec les parchemins tandis que Bayushi Ranko dépose Otomo sama à ses appartements. La pauvre a un œil au beurre noir et les yeux rouges.

Pendant la nuit, Yoko réveille doucement Otomo qui l’informe de la situation. Ou plutôt, Yoko la conseille car elle est bien sûr au courant de tout. Yoko félicite Otomo et lui offre en cadeau un peigne pour les cheveux orné de feuilles d’argent, de diamants et de rubis. Elle briefe ensuite Otomo sur ce qu’elle devra dire le lendemain : le minimum, qu’elle a été frappée notamment, sans préciser par qui.

A Misumo, Yoko offre un magnifique pendentif en forme de grue orné de pierreries. Elle me rend aussi visite cette nuit-là, toujours sous forme d’illusion. Elle me donne rendez-vous demain à 14h.

Otomo dort tout son saoul et trouve à son réveil Tetta Shosuro en train de lire à côté d’elle. Il a apporté un masque et du maquillage. Otomo culpabilise un peu d’avoir dû agir de façon si contraire au bushido. « Le devoir du clan du Scorpion » répond Tetta. « L’honneur passe après le travail que nous effectuons pour servir et protéger Rokugan ».

Je me lève vers 10 heures. Je fais mes ablutions matinales et médite un peu. Je reçois une convocation vers 15h pour être reçue par un magistrat d’émeraude. Ma méditation montre une roue qui ralentit. On m’apporte à manger et dans la mesure où je ne peux pas trop quitter les lieux, j’attends patiemment que l’heure tourne pour retrouver Yoko.

A 14h je la rejoins, comme convenu. Elle me charge de l’excuser auprès de Misumo pour avoir utilisé notre relation. Elle me fait comprendre que la magistrature de jade va reprendre l’affaire et que je ne n’ai plus à m’en occuper. Elle me remet ensuite un pendentif en or représentant un Phénix orné de perles et de rubis. Yoko me demande ce que je veux en guise de récompense. Je sollicite un domaine du côté de chez les Asahina pour pouvoir y vivre avec Misumo, si elle est d’accord. Je lui demande ensuite si elle a d’autres projets pour moi. En effet, me répond-t-elle, mais j’aurai le temps de visiter les écoles shugenjas, comme prévu, ce qui me ravit.

Je me rends ensuite au rendez-vous avec le magistrat d’émeraude, un peu stressée. Je croise Otomo et sa mère en me rendant au rendez-vous. Je salue bien humblement et adresse un mot à ma pauvre Usagi.

Le magistrat interroge d’abord Otomo, en présence de l’inquisiteur Asako. Le magistrat propose à mon amie de régler le différend par un duel, ce qu’elle refuse. Il lui demande si elle souhaite déposer plainte. Elle répond par la négative. Le maître élémentaire de terre quant à lui n’a souhaité ni duel, ni porter plainte. L’affaire est donc close au grand dam de l’inquisiteur Asako.

Lorsque j’arrive, l’inquisiteur et le magistrat sont en train de se disputer. Il me demande simplement si je souhaite porter plainte. Je réponds par la négative et prend congé. L’inquisiteur Asako est cramoisi à présent. Il doit sentir qu’il se trame quelque chose et souhaiterait enquêter. Mais cela ne me concerne plus et je pars, soulagée.

Otomo passe la journée à se reposer, selon la volonté de sa mère. Elle demande toutefois un professeur de musique et de peinture. Quant à moi, je retrouve Misumo. Je lui demande des nouvelles et lui fais part de mon projet. Elle rougit mais accepte avec joie, même l’idée du lieu lui plaît. Je souris. Nous nous embrassons.

Otomo m’invite à lui rendre visite le lendemain. J’y vais bien volontiers. Elle m’a envoyé une lettre d’invitation, je me rends donc dans les quartiers impériaux. Elle me reçoit dans ses appartements luxueux. Otomo me conte un peu ses dernières aventures et je partage les miennes. Elle me propose aussi de lui rendre visite avant la prochaine cour d’hiver car elle sera sur les terres du clan du Lièvre à ce moment, non loin de chez les Phénix. Yasue me parle un peu d’elle ensuite : son père serait en réalité son père adoptif, ses parents seraient décédés et il s’avère que sa mère est au final Kayoko Otomo. Elle n’a pas pu refuser d’intégrer la famille impériale et n’a plus une minute à elle mais évidemment, cela lui a apporté quelques avantages également.

Je pense que je n’aurais pas aimé avoir ce statut, étant pour ma part un esprit assez libre finalement. Je lui demande si ce n’est pas trop difficile en tant que bushi d’être au milieu de tous ces courtisans. Mais Otomo va se marier en avril prochain à la capitale impériale : Toshi Ranbo. La prochaine cour impériale se tiendra l’année prochaine à Shiro Matsu, sur les terres du clan du Lion. Je profite enfin de cet agréable échange entre amies pour lui montrer la peinture que j’ai faite avec le cadeau que m’a offert Usagi.

De retour dans l’univers dark fantasy d’Awaken (voir les posts précédents) sous la houlette de notre cher MJ Dakeyras pour une bonne partie de jeu de rôle.

Partie du 6 juin 2022

Joueurs : Arthur Slod (JMauricia), Athelard (Preda), Belphégor Brando (Jacques Moineau), Karl Wagner (Guibeuh), Cole (Luvetia), Martin Delos (moi-même)

Nous n’avons plus de nouvelles d’Isamu, disparu pendant le voyage.

Karl Wagner nous présente son bras droit : Athelard, un homme d’une trentaine d’années aux cheveux blancs, les yeux couleur ambre, comme tous les vassalis. Il porte des habits de facture correcte, une petite lame à la ceinture et un pistolet.

Karl demande à Athelard des informations sur les déplacements de troglodytes qu’il a pu observer. Tous deux se mettent à l’écart pour discuter, ce qui incite Cole à tendre l’oreille pour saisir la teneur de leur conversation. Pendant ce temps, Arthur, Belphégor et moi nous servons un verre.

Karl évoque les missions qui ont été listées. « Tout va bien, ils ont l’air d’être ce qu’ils prétendent être » nous glisse Cole. Athelard poursuit : « un politicien, Hofas, a été poignardé à plusieurs reprises. Nous pensons que cela est lié aux dons qu’il faisait à l’orphelinat. Nous devrions nous faire passer pour un groupe de mercenaires afin de nous y rendre », ajoute Athelard, qui semble pressé d’y aller. Antharan, le gérant de l’orphelinat, a en effet lancé une mission d’escorte pour accompagner un orphelin à Rinean.

La soirée bat son plein à « La nuit du fantasme », l’établissement tenu par Karl où nous nous trouvons actuellement, employés malgré nous. Nous nous rendons dans nos chambres respectives où nous trouvons d’ailleurs nos tenues de serveurs.

Cole s’étonne : « Pardon, nous devons travailler ici ? ».

« Oui, il serait étrange de voir des vassalis se promener sans occupation dans l’établissement » répond Karl.

Arthur n’a pas l’air emballé et souhaite dormir. « Cela sera déduit du salaire » lui précise Athelard. Les deux compères poursuivent en nous expliquant que maintenir la couverture du cabaret fait partie de nos missions de l’Oeil. Pour détendre l’atmosphère, Cole propose de « l’aide pour dormir » que nous refusons gentiment. Arthur reste maussade : il ressent de la colère vis-à-vis d’Isamu qui s’est distingué par son absence alors qu’il aurait pu sauver Zark…

Nous sommes réveillés assez tôt par quelqu’un qui fait des exercices de chant. Cela ne me dérange pas vraiment, j’avais prévu de me lever de bonne heure pour aller prier et passer au télégraphe voir si le monastère m’a répondu. Je les ai en effet informés de la libération de l’entité maléfique en leur demandant comment ils l’avaient enfermée et j’espère de tout cœur que nous pourrons résoudre ce problème. Arthur prend son petit-déjeuner et son poste de vigile de l’établissement avant de s’apercevoir que « la nuit du fantasme » n’ouvre que le le soir. J’invite mes compagnons à venir se recueillir avec moi au temple. Karl nous prie d’être de retour à 11 heures. Nous nous donnons rendez-vous à l’orphelinat et je pars, suivi par Arthur et Belphégor.

Liboria est une ville étonnante, construite autour de l’eau, avec de nombreux canaux et ponts dont le passage est payant. Heureusement que nous avons des laisser-passer car notre séjour aurait pu être coûteux. Sur l’île centrale se dresse un temple. Je m’adresse au prêtre pour savoir quels sont les rituels en la matière. Il allume une bougie sur l’autel et récite des prières que j’essaie de mémoriser. Je vais ensuite rejoindre mes camarades pour que nous priions ensemble. Je les laisse ensuite pour me rendre au télégraphe. Belphégor passe au quartier des artisans pour modifier son fusil. Il repart avec son épée insérée dans le fusil en question. Malheureusement, le poids de l’arme n’est pas équilibré. Les artisans lui conseillent de modifier le canon qui doit être en résine. L’heure tournant, Arthur lui conseille de se dépêcher. Cole quant à lui achète un kit de soin. Arthur demande à un passant le chemin de l’orphelinat.

Ne voyant personne à 10h25 au cabaret alors qu’il faut partir à 10h30, Athelard trace une carte avec des raccourcis qu’il dépose à notre attention avant de prendre le chemin de l’orphelinat. Après être passé au télégraphe, je retourne au cabaret où je croise Athelard sur le départ. Il me tend gentiment un croissant que j’accepte volontiers. Très bon de surcroît. Athelard m’explique qu’il a fait toutes les décorations en glace. Quel étrange personnage…Quelle est donc sa « spécialité » ? Je m’interroge un peu en contemplant ses œuvres. Puis nous nous mettons en route.

Nous arrivons tous deux devant l’orphelinat. Un homme vient à notre rencontre et nous expose la mission d’escorte, qui consistera à l’accompagner, lui et deux enfants jusqu’à Rinean. Cet homme est Antaran. Il porte des cicatrices de sang mais ses yeux ne sont pas couleur ambre, ce n’est donc pas un vassali. Juste un éveillé. Un « corniaud » comme on les appelle. Les enfants que nous escorterons s’appellent Kaï et Kataya. Kaï va en effet se faire adopter par des personnes qui habitent Rinean. Nous partirons dans une semaine, pour un voyage qui durera environ sept jours.

Au moment où Anatran prend congé, nous voyons nos camarades arriver. Karl est bon dernier. Athelard m’explique que la ville est sujette à des meurtres ces temps-ci. Un milicien nous interpelle alors que nous discutons : « Bonjour, avez-vous un lien avec l’orphelinat ? ». La question me surprend. C’est un enquêteur. Afin de conserver notre couverture de citoyen lambda, nous devons lui répondre. Il nous demande où nous étions à la tombée de la nuit. Cela a trait à la disparition d’Hofas apparemment, d’après ce que savent Karl et Athelard. Hofas, mort assassiné…

Karl propose que nous recrutions davantage de personnes pour avoir l’air d’un vrai convoi. Il pose des affiches au cabaret et sur le panneau d’affichage du centre-ville sur lequel il trouve une annonce : un couple de médecins cherche justement à aller à Rinéan. Karl et Cole partent donc leur rendre visite afin de les inviter à se joindre à notre convoi. Parmi les personnes susceptibles d’être intéressées par cette proposition, après enquête de notre part, figurent également une famille de gens du cirque, un riche couple marié accompagné de ses quatre gardes du corps et un vassali.

Nous bavardons un peu tous ensemble de choses et d’autres et finissons par convenir que lorsque nous travaillerons au cabaret, masqués, nous porterons de faux noms : Aldrick pour Arthur, Valentin pour Cole. Athelard se fera appeler Zéphyr. Belphégor deviendra Andéol. Quant à moi, je serai Sébastien.

De retour sur la campagne de Star Wars meujeutée par notre cher Dakeyras 🙂

Joueurs : Kuf Lun Sult (Preda), Cas Vodan (Slayersun), Chunrethunn Gwodirras (Keishin), Kro-O-Kair (Yves), Mya Dakhlan (moi)

Partie du 4 août 2022

Nous aurions donc des liens avec la force ? Je n’ai guère le temps de m’attarder sur cette pensée car nous avons été déclarés traîtres à la République et l’armée est à nos trousses…La situation est pour le moins critique. Je regarde mes compagnons de galère : deux keldors et un zabrak. Kuf Lun Sult a tendance à s’emporter dans certaines situations, je le sens. Il porte un respirateur indispensable à la survie de sa race, tout comme Chunrethunn. Kuf est pilote de métier. Cas a laissé son armure et je l’ai perdue de vue. Nous sommes au bord d’un lac et nous avons toujours le problème des capteurs intégrés à nos armures qui permettent à nos poursuivants de nous tracer, Chun et moi. Kuf nous regarde de loin. Lui aussi est un  Ghost et essaie de nous aider.

Nous courons vers un speeder. Kuf nous fait des signes au loin. Chunn le reconnaît et le rattrape, le jetant sur l’avant du speeder. Nous embarquons tous. Kuf peinant à faire démarrer le véhicule, Chunn lui donne un coup de main.

Une fois à bord, nous retirons les capteurs à tour de rôle. Chunn donne un coup d’épée précis mais un peu trop fort…atteignant le speeder. Une fuite se forme, laissant échapper de l’azot liquide. Nous perdons de la vitesse…Finalement, nous sautons, laissant le speeder s’écraser. Je nage dans l’eau du lac, je prends une inspiration à la surface où je retire ce maudit capteur avant de replonger.

Sous l’eau, nous distinguons des formes, probablement des bestioles peu conciliantes. Je suis obligée d’abandonner mon armure et de nager jusqu’au rivage. Nous sortons tous de l’eau et courons vers les marais. Kro efface nos traces derrière nous. J’essaie de repérer un endroit où nous pourrions nous arrêter, épuisés par notre course folle. C’est alors que je distingue des silhouettes entre les arbres. Des droïdes de combat. En veille, mais nombreux, il y en a environ une cinquantaine. Je suggère que nous changions de direction.

Nous faisons enfin halte. L’occasion de nous présenter un peu : Kuf était en mission d’escorte nous explique-t-il. Il suggère que nous allions au spatioport récupérer son vaisseau pour nous rendre tous ensemble à Coruscant car nous devons aller au temple Jedi. En effet, maintenant que nous sommes débarrassés des émetteurs nous pouvons retourner en ville et nous fondre dans la masse.

Au retour, nous nous arrêtons pour acheter quelques vêtements, pour Kro notamment. Nous constatons que le toit du spatioport a été réouvert, ce qui nous rassure un peu. Cela dit, il va falloir trouver un vaisseau. Nous nous rendons donc au spatioport à cette fin, nerveux. Chunn reste aux aguêts, la main sur sa grenade. A l’intérieur, nous apercevons le vaisseau de Kuf, gardé par deux hommes. Nous réfléchissons rapidement au moyen de le récupérer : je vais faire diversion pour que Kro puisse les assommer. Kuf et Chunn s’occuperont du vaisseau pendant ce temps.

Malheureusement, ma tentative de diversion basée sur le charme ne fonctionne pas vraiment : les gardes consultent les avis de recherche. Alors que je me demande comment nous allons nous sortir de là, leurs têtes tombent au sol, fauchées par les mitrailleuses du vaisseau, dans un fracas éloquent. Passée la surprise, je cours vers le vaisseau. L’alarme du spatioport se met à hurler dans nos oreilles. Alors qu’il s’apprête à embarquer, Chunn prend une balle dans le dos. Kuf décolle aussi vite que possible lorsque nous sommes tous à bord.

Nous arrivons dans la stratosphère et faisons un saut en hyperespace. Kuf demande à Chunn de l’aider en contrôlant l’environnement. Trop tard hélas, nous heurtons un astéroïde. Kuf gère la situation du mieux qu’il peut. L’astromécano s’active au niveau des moteurs pour effectuer les réparations requises. L’aile est touchée, je ne sais pas pourquoi, un peu sonnée par le choc. Je n’ai pas le temps de réfléchir, le son inévitable du crash se fait entendre…Je suis projetée au sol.

Lorsque nous reprenons nos esprits, nous comprenons que nous nous sommes crashés sur un astéroïde. Quelque chose au niveau de l’aile crée des dysfonctionnements et il y a un trou dans la coque. Heureusement, le vaisseau pourra encore voler jusqu’à la station la plus proche. Une fois le traceur neutralisé, Chunn entreprend les réparations. Il faut changer une pièce mais nous avons le nécessaire à bord, c’est déjà ça. En revanche, des vaisseaux approchent de notre astéroïde. Kro se met immédiatement au poste de tir. Chunn paufine les réparations et se place au poste de copilotage. J’attache ma ceinture. Nous décollons et Kuf reprend le pilotage au milieu du champ d’astéroïdes. Il s’en sort bien et demande à Chunn de préparer le saut en hyperespace. Un tir heurte encore notre vaisseau tandis que je vois un vaisseau ennemi heurter un astéroïde dans une gerbe de flammes. Kro tire en retour sur nos poursuivants mais ne fait qu’exploser deux astéroïdes. Un vaisseau nous prend en chasse. Kuf, pilotant magistralement, parvient à le semer. J’admire son expertise en la matière. Nous ne sommes toutefois pas au bout de nos peines car un bip retentit sur un radar, alertant Chunn : une roquette nous cible. Je prends la deuxième tourelle de tir mais je n’y connais rien et je ne touche pas la roquette qui se rapproche de nous. Kuf tente alors une ultime manœuvre, nous sauvant heureusement d’une mort certaine. Néanmoins, le vaisseau est en piteux état. Notre pilote entreprend immédiatement de réparer les dégâts et nous réactivons les boucliers avant de sauter en hyperespace.

Encore cinq jours de trajet pour atteindre Coruscant…le voyage va être long…

STAR WARS : EPISODE 1

Publié: 16 mars 2023 dans Star Wars
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Notre MJ Dakeyras nous régale d’une aventure dans l’univers de Star Wars, avec un stream en prime !

Joueurs : Kuf Lun Sult (Preda), Cas Vodan (Slayersun), Chunrethunn Gwodirras (Keishin), Kro-O-Kair (Yves), Mya Dakhlan (moi)

DONNEES GENERALES

Deux ans après le début de la guerre des clones. Nous faisons tous partie de l’unité Ghost, une unité d’élite. Nous partons en mission avec une unité clone en renfort pour sauver la planète Naboo.

Cas est un zabrak. Il est plutôt musclé, pas très grand. Kuf et Chunretunn sont des keldors. Kuf a toutefois des yeux d’une couleur un peu particulière, blancs argentés. Chunrethunn quant à lui est un keldor qui a grandi au milieu d’un environnement technologique. Je suis quant à moi une Twi’lek de couleur jaune et noire originaire de Coruscant. J’ai plutôt vécu dans les rues, au milieu dans contrebandiers. J’y ai d’ailleurs gardé quelques amis. Lorsque la guerre a commencé, éprise de liberté, j’ai toutefois rejoint les rangs de l’armée.

Partie du 21 juillet 2022

Nous partons en direction de la station spatiale MK1744 en orbite de la planète Naboo, actuellement attaquée par les séparatistes. Nous sommes en compagnie de cinq clones, d’un maître Jedi et de son apprenti.

Les défenses de la station nous mettent immédiatement en joue tandis que Wyatt, le maître Jedi, pilote notre vaisseau. Quelques impacts nous touchent, heureusement amortis par le bouclier. Cas et Kuf s’activent aux tourelles.

Nous parvenons finalement au hangar. Les jedis partent avec les clones et nous leur emboîtons le pas. Wyatt découpe une porte qui nous bloque le passage. Pendant ce temps, un escadron de droïdes s’avance vers nous. Quelques tirs sont échangés, ne blessant personne. J’abats un des quatre droïdes. Kun aussi. Je reçois une balle que j’encaisse plutôt bien, heureusement. Kro en finit avec un autre de nos ennemis. J’achève le dernier d’une balle en plein cœur énergétique.

La porte est enfin ouverte et nous nous y engouffrons. Nous accédons à la salle de l’ordinateur principal mais le bouclier est toujours activé. Les droïdes de Cas s’en chargent. Pendant ce temps, l’apprenti s’occupe de la salle de charge des boucliers. Mes compagnons, Wyatt et moi nous tenons prêts à intercepter les droïdes qui déboulent pour nous empêcher d’accomplir notre mission. Cas entaille l’un d’entre eux mais se trouve rapidement à court de munitions. Les tirs fusent un peu partout dans la pièce sans avoir l’air de gêner ces fichus droïdes. L’un d’eux tire dans les consoles, un autre sur Wyatt qui pare avec son sabre. Il semble toutefois se sentir mal. « Maître Wyatt, vous avez un problème ? » demande Chun entre deux tirs. Mais la réponse ne se fait pas entendre au milieu du chaos. Je synchronise mon tir avec celui du Jedi et descend avec brio l’un des droïdes. Wyatt sort retrouver l’autre groupe tandis que l’alarme retentit. Des droïdes particuliers font leur entrée. Je suggère que nous partions en vitesse. Wyatt couvre vaillamment nos arrières devant les droïdes qui le mettent en joue. Voyant cela, Cas demande à Kro de jeter une grenade à l’arrière. Il s’exécute. La déflagration se fait entendre. Kro envoie un pack de soins au Jedi blessé. Nous courons. Mais arrivés au hangar nous constatons avec horreur que notre vaisseau a été détruit par les clones. Une balle se fiche dans mon armure pendant que nous courons vers le vaisseau que Chun a trouvé pour nous sortir de là.

Je prends la place du copilote, à côté de Cas. Je veux activer les boucliers mais n’y connaissant rien, je largue les détritus à la place. Cela a au moins le mérite de gêner les droïdes qui nous tirent dessus.

Une fois le calme revenu, nous sommes livrés à nos pensées. Le padawan de Wyatt est mort ce qui explique son sursaut pendant le combat. Triste nouvelle en effet… C’est la première fois que des clones se rebellent ainsi. Que se passe-t-il ?

D’après Wyatt, quelque chose s’est immiscé dans la Force. « Des centaines de Jedi sont morts aujourd’hui » nous annonce-t-il gravement. « Il est temps de vous expliquer ce que sont les Ghosts…Comme vous le savez, les Jedis sont entraînés depuis leur plus jeune âge. De nombreux enfants n’ont toutefois pas été détectés et durant cette crise avec les séparatistes, nous avons choisi de retrouver certains d’entre eux. Vous en faites partie. Vous avez donc des affinités naturelles avec la Force ». Je suis stupéfaite. Je n’ai jamais ressenti cette affinité à laquelle il se réfère… Il poursuit, évoquant la prophétie qui envisageait la disparition de l’ordre Jedi. Celle-ci est peut-être proche.

Kro parvient à établir une communication avec un vaisseau. Nous nous dirigeons vers Nabbo à présent. Pas trop vite cependant car Wyatt souhaite discuter. Il nous explique qu’il aurait besoin d’un holocron qui se trouve dans le sous-sol du temple jedi de Coruscant, au niveau des archives. Kro propose donc que nous le déposions sur Naboo et que nous nous rendions directement à Coruscant. Wyatt saute finalement en cours de route car il a à faire ailleurs.

Quant à nous, nous faisons un arrêt sur Naboo où nous sommes accueillis par des militaires. Il n’y a pas de clones ici apparemment, tant mieux. Trois soldats nous empêchent toutefois d’accéder à notre destination. Après avoir acheté des capes, nous établissons un plan à la Cantina, où l’ambiance n’a guère changé malgré les événements. Notre échange est interrompu lorsque Cas entend des bruits de pas synchronisés se rapprochant, nous obligeant à filer discrètement par les cuisines. Nous faisons bien car les soldats ont des holocrons affichant nos têtes sur des avis de recherche. Nous nous hâtons vers le spatioport pour récupérer notre vaisseau mais celui-ci est gardé. Nous pensons que nous sommes sûrement suivis ou pistés. Kro cherche les traqueurs. Il se souvient que lors d’une ancienne mission, sous le logo de l’armure, se trouve une balise intégrée, pour nous retrouver en cas de problème notamment. Nous n’avons pas le temps d’enlever nos armures maintenant car les militaires se rapprochent. Chun y parvient toutefois et tend son armure à Kro qui essaie d’enlever le capteur à l’aide de sa vibrolame. Je jette une grenade étourdissante sur nos poursuivants. Ils sont soufflés mais l’alarme du spatioport retentit tandis que son toit se referme…

Entre rêve et réalité

Publié: 26 décembre 2022 dans Ecriture

Un autre essai d’écriture 🙂

***

Je marche sur le fil ténu qui sépare les rêves de la réalité. Je suis une marcheuse du temps. Je suis immortelle. Je suis un funambule et vous êtes tous là, vous êtes venus me voir je vous entends applaudir en bas. Mais je ne vous vois pas. Lorsque mes pieds touchent la matière froide des cercles se forment à l’infini. C’est de l’eau ? Peut-être qu’il y a des poissons. Des carpes koï, j’aimerais bien en revoir, comme quand j’étais enfant dans le bassin du jardin. Elles étaient si belles marbrées de rouge et de blanc, évoluant gracieusement sous les feuilles de nénuphar. Je les regardais glissant sous l’eau tandis que l’eau me renvoyait mon reflet, celui de l’enfant blonde et bouclée aux yeux noisette que j’étais.

Je suis une fée à présent. Je suis là, lovée entre les nuages, bercée par la brise légère et vaporeuse du vent nocturne. Je vole si haut si loin, droit vers toi. Lune au sourire amical, prends-moi dans tes bras, il n’y a plus que nous à présent…

Au cours de mon ascension je regarde en bas ma maison si petite à présent aux fenêtres encore éclairées. C’est ici que je vis avec ma famille : Eve et Esteban mes parents, Lucas mon petit frère et Julia ma grande sœur. Je nous vois encore hier attablés et riant, nous racontant nos journées respectives :

– Alors Lucas, c’était bien ta journée à l’école ? Tu as fait quoi ?

– J’ai joué aux legos et on a fait de la peinture !

Il arbore fièrement son tee-shirt bariolé de rouge et vert tandis que maman songe à la prochaine lessive en souriant béatement, partagée entre un sentiment de fierté et une résignation toute maternelle.

– Tiens, intervient Julia, vous voulez que je vous raconte une histoire ? Aujourd’hui j’ai vu une libellule bleue alors que j’étais partie analyser des rochers sur la montagne…

Ma sœur a toujours été férue de géologie, je la reconnais bien là, si joyeuse à l’évocation des animaux croisés avant l’analyse passionnante d’un minerai aux propriétés magnétiques…Un sujet qui passionne beaucoup moins papa qui finit par décrocher un peu du récit.

J’entends frapper à la porte, ça y est le voilà, il arrive !

Loïc mon premier amour aux cheveux bruns brillants et aux dents si blanches. Il sent si bon… Il vient me chercher pour m’amener au cinéma. Je dévale l’escalier parée de ma plus jolie robe d’été et de mes chaussures à boucle argentée. « Ne rentre pas trop tard ! » me lance maman en passant. « Oui oui ! » dis-je en refermant la porte derrière moi avant d’embrasser mon aimé. Il prend ma main et nous commençons à marcher, noyés dans un amour à la face des autres qui feignent l’indifférence ou la bienveillance. De toute façon, cela n’a aucune importance nous sommes heureux ici et maintenant…

On frappe encore à la porte.

Loïc, c’est toi qui viens me rendre visite ?

Nous sommes à la plage à présent, corps dorés sous le soleil blanc. La plage est déserte, comme un lundi hors saison mais il fait si chaud… Dans mon maillot deux pièces rayé je glisse mes pieds dans l’eau bleue. Tiède plus que fraîche, ses vagues lèchent doucement mes chevilles, laissant une fine pellicule d’écume sur le sable. J’y avance aisément jusqu’à plonger mon corps entièrement, les cheveux lâchés dans la piscine salée. Je ferme les yeux et j’écoute le faux silence des profondeurs, troublé par quelques crissements au loin. Des crissements de pneus, de roues ? Non, ce sont ceux d’une bouée enchaînée au large. Je retiens mon souffle, une seconde, deux, trois, j’ai du mal à compter cela semble une éternité. Quatre, cinq… Il faut remonter. D’un mouvement souple et puissant je refais surface et regarde autour de moi. Où est passée la plage ? Je crois que je vois quelqu’un au loin. Mais qui ?

Elise ?
J’ai entendu mon nom, je ne suis pas seule. Je nage vers le rivage et je retrouve Loïc. Il a l’air si heureux. Son regard porte vers mon ventre, rond comme un ballon.

– Qui veut de l’eau ? demande papa, saisissant la carafe.

– Chéri c’est mon assiette que tu es en train de remplir, manifeste maman, rieuse à présent.

Lucas joint ses éclats de rire à ceux de maman. Ses boucles brunes encadrent son visage poupin tandis qu’il laisse paraître les dents qui lui restent. La petite souris passe souvent ces temps-ci.

Et moi ? Personne ne me parle ou bien… ? Non, ils n’ont pas l’air de me voir.

Hey j’ai passé une bonne journée ! J’ai vu mon amie Sonia, nous avons regardé un épisode de la série La petite maison dans la forêt et…vous m’écoutez ?

« Madame Dumont ? »

Oui ? Aïe j’ai mal. Je souffle encore : un, deux, un, deux. Il arrive ! J’ai mal mais je tiens bon pour toi allez, viens au monde, rejoins-nous. Martial. Un joli prénom, Loïc est d’accord. Comme nous serons heureux tous les trois !

Puis je plonge dans un océan vert. Une forêt ? Non, un jardin. Des hortensias roses et bleus ont été plantés dans un coin, ils sont florissants. J’aime tant jardiner. Je crois que c’est moi qui les ai plantés. En contrebas, des dahlias ont poussé. On dirait des pompons roses de loin.

Pourquoi tout est si silencieux ? Que me voulez-vous ?

Entre le bruit de fond d’une télévision et des bavardages j’aperçois une silhouette familière. Sonia ! Tu es là toi aussi ! Tu t’en fais pour moi je le sais. Ne t’en fais pas, je vais bien. Et regarde, j’ai acheté un livre qui te plairait : les larmes du reptile. Tiens prends le. Si si, ça me fait plaisir !

… (silence)

J’avance dans un dédale de salles vides jusqu’à un autel. On dirait que quelqu’un m’attend. Qui est ce monsieur aux cheveux blancs et aux yeux bleus si tendres qui serre mes mains dans les siennes ? J’ai l’impression qu’on se connaît mais son visage ne trouve pas d’écho dans ma mémoire. Je suis désolée monsieur vous avez l’air triste que je ne vous rende pas votre regard aimant mais nous ne nous connaissons pas et vous savez combien il est difficile d’être intime avec un inconnu. Lâchez moi, vous me mettez mal à l’aise. Sa silhouette se dissipe dans une brume grise, mystérieuse tandis que je regarde les murs de la salle vide et silencieuse. Où devais-je aller déjà ? Ha, il y a une porte là-bas. Je m’y dirige et j’abaisse la poignée…

Je me suis levée ce matin et dans la glace, j’ai vu mes premiers cheveux blancs. L’esquisse d’une ride gravée dans la fossette aussi. Le temps passe si vite.

Martial a eu dix-huit ans hier. Il commence la conduite accompagnée, son père est fier de lui transmettre son savoir. Moi je suis fière de mon fils et de ma famille. Pour le reste, je travaille toujours au cabinet médical, je prends les rendez-vous pour le Docteur Marchand. Avec Sonia, nous allons danser tous les jeudis, mon moment de défoule de la semaine, résolument. Parfois, d’autres amies nous rejoignent après le cours pour aller boire un verre. Puis je rentre chez moi, retrouvant mes deux hommes. Le repas est prêt, cela tombe bien je suis affamée. Par contre, la viande aurait gagnée à être un peu plus cuite, elle fond presque trop sous la dent. Je garde ces réflexions pour moi car je sais que Loïc a fait de son mieux et je savoure le plaisir de mettre les pieds sous la table. Sans mettre les coudes dessus, comme maman me l’a appris il y a bien longtemps.

Je navigue dans cette toile immense, noire. Seule, dans ce silence. Mes pas résonnent dans le champ alors qu’il n’y a rien de visible sous mes pieds. Du bout des doigts j’éclate les bulles une par une : celle qui contient une petite maison en premier. Puis celle d’un bébé qui n’est jamais né. Les souvenirs se dispersent aussitôt dans l’obscurité, évaporés.

Alzheimer. Un mot qui résonne dans mes oreilles depuis trois ans maintenant. Trois ans peut-être deux ou quatre je ne sais pas les souvenirs s’emmêlent dans ma tête, les objets, les gens autour de moi. Alors je me réfugie dans mon monde, loin des étrangers et d’un univers que je ne comprends plus. Je suis bien là-bas.

« Madame Dumont ? »

Mais que me veut donc encore cette infirmière ? Elle est bien gentille mais je n’ai pas besoin d’elle, allongée tranquillement dans mon lit. Laissez-moi donc…rêver…

Frisson de saison (poème)

Publié: 26 décembre 2022 dans Ecriture, Poésie

A l’aune des arbres mordorés

Je marche sous la pluie les chaussures mouillées.

L’humidité me fait un peu frissonner.

Longeant le canal je me hâte de rentrer,

Perdue dans un songe automnal.

Soleil voilé des journées hivernales,

L’époque des cheminées et des soirées chez soi,

La morsure du froid sec et tenace…

Frisson qui me glace.

A l’abri derrière la fenêtre je regarde la neige tomber,

Savourant le silence de la ville gelée.

Les fleurs éclosent et les températures s’adoucissent

Mais au matin avant que la rosée ne vienne s’y accrocher

La nature se pare d’un voile givré.

Je serre mes bras enlacés,

Saisie d’un frisson printanier.

Voici revenir la chaleur et les champs de blé,

Le teint hâlé et l’eau qui perle sur les corps.

Je sens ton regard qui me dévore.

Ta main effleure ma peau, provoquant le subtil effet

Du frisson léger précédant tes baisers…

Délice d’été.

Le royaume des sables (essai)

Publié: 26 décembre 2022 dans Ecriture

Un petit essai d’écriture sur de la dark fantasy 🙂

***

La barrière magnétique qui séparait le royaume des sables des terres extérieures tremblait de façon anormale.

Sygir essaya d’actionner un des leviers de stabilisation, sans succès. Cela faisait bien 50 ans que tout était calme et prospère ici, en terre d’Istara et il ne comprenait pas ce qui générait cette anomalie.

« Méran ! » appela-t-il.

Le deuxième garde-barrière arriva à ces mots. Un grand gaillard au teint mat, les cheveux bruns sous un casque métallique rond, en uniforme réglementaire vert kaki, pantalon et chemisette à manches longues pour la saison clémente qui était en cours.

« Oui ? » dit-il en faisant irruption au poste de contrôle.

« Il y a un problème avec la barrière » l’informa Sygir. « Regarde, elle semble vaciller par moments ».

Effectivement, la barrière, habituellement transparente et moirée, semblait par moments, quelques fractions de secondes à chaque fois, se strier, comme un hologramme instable. Puis elle retrouvait son apparence habituelle.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » lâcha Méran en attrapant ses outils de réglage. Il s’acharna à régler les machines pendant une bonne demi-heure, après avoir effectué les inspections d’usage. Cependant, malgré ses efforts, la barrière ne semblait pas retrouver sa stabilité.

« Sygir, va prévenir le palais, on a un réel souci là ».

***

« Il arrive, il arrive, je le sens ! »

« Tremble, ô reine, car je suis en chemin. »

Les déserts bicolores d’Istara se teintaient de sang. Une déferlante obscure s’abattait sur les steppes qui jouxtaient le royaume blanc. Quelques villageois rescapés fuyaient en hurlant. Plus pour longtemps. Dans un dernier souffle, la lame d’acier echtolienne heurtait leur crâne, sifflant sa mélodie funèbre, dont l’écho se propageait jusqu’aux entrailles de la planète.

L’armée de mille démons qui suivait piétinait leurs cadavres, dans un cri d’allégresse inhumain. La vague noire serait bientôt là, la reine le savait.

Karela se crispait sur son fauteuil, le regard perdu dans le vague, sous l’œil inquiet de ses conseillers, Tréor et Plinthius.

« Que voyez-vous ma reine ? » demanda Plinthius.

« La fin du monde. » répondit-elle, le visage blême.

La souveraine d’Istara se leva péniblement de son trône, encore étourdie par ses visions, réfléchissant au moyen d’empêcher l’inévitable de se produire.

***

« Nous y sommes presque » annonça le lieutenant des ombres.

Le chevalier démon attrapa une longue vue qui zooma vers la frontière d’Istara.

« Nous avons presque réussi à faire tomber la barrière, cela ne devrait être qu’une question de minutes avant que nous puissions passer » poursuivit le lieutenant, souriant à ces mots.

Le chevalier démon darda du regard le visage gris du lieutenant qui ne put s’empêcher de reculer légèrement, tentant tant bien que mal de garder une contenance face aux yeux rouges qui le fixaient derrière le casque en métal noir. Des yeux qui n’avaient rien d’humain. Comme le corps qui les accompagnaient, entièrement recouvert d’une armure résistante en métal léger, noire elle aussi. Il hocha la tête en signe d’approbation avant de reprendre sa longue vue pour profiter du spectacle, au grand soulagement du lieutenant qui ne demanda pas son reste et repartit s’occuper des troupes.

A quelques mètres, l’armée sombre officiait, frappant la barrière à coups redoublés tandis que les mages incantaient. Certains tombaient au sol d’épuisement dans l’indifférence générale. Le dôme transparent offrait une grande résistance mais commençait à trembler, les efforts conjugués de la magie et de la force brute commençant à avoir raison de lui. Le chevalier démon rangea sa longue vue et marcha lentement, d’un pas lourd mais déterminé, vers son armée.

***

« Plinthius, rassemble nos armées et dis aux habitants de se barricader. Immédiatement » ordonna la reine.

«  Bien, Majesté ».

Karela se retira dans ses appartements pour réfléchir un moment, loin du tohu-bohu du palais en alerte à présent. Les servantes avaient entendu l’ordre donné et la nouvelle se répandait comme une traînée de poudre au palais et partout dans le royaume à présent.

Elle se remémora cette époque qui semblait si ancienne mais ne l’était pas tant. Son enfance au royaume voisin de Galeon, lorsqu’elle courait dans les champs en fleurs. Son père Ménélor maintint paix et prospérité pendant des décennies. D’une main de fer pour sûr ! Il veilla à transmettre à sa fille le sens du devoir et l’autorité qui sied à un gouvernant. Comme ce jour où elle avait assisté pour la première fois à une exécution sur la place publique : « Ma fille, un souverain digne de ce nom ne saurait se laisser aller aux émotions. C’est d’une main ferme et solide que tu tiendras les faibles et les puissants ». C’est donc sans une larme qu’elle avait regardé choir la tête du malandrin surpris en train de voler dans les réserves royales la veille. Seul son rang de jeune nobliau lui avait épargné la pendaison honteuse. En guise d’avertissement, son corps était toutefois resté exposé cinq jours à la merci des charognards avant d’être brûlé. Un sort bien mérité car les lois de Galeon ne pouvaient être transgressées sans châtiment approprié. C’est à ce prix que la dynastie des Démétrils conservait le pouvoir depuis plusieurs décennies.

Karela revit aussi son frère, Gaëtan, si beau, si doux. Ménélor l’avait adopté alors qu’il n’était qu’un nourrisson, peu avant la naissance de Karela. Tous deux jouaient ensemble, se confiaient leurs secrets, leurs rêves… Ils se cachèrent pendant deux jours derrière les écuries du palais, ayant enfin réussi à échapper à leurs serviteurs respectifs. Karela se souvint d’avoir ri en voyant la pauvre Fara qui courait dans la cour en criant son nom. Le soir venu ils sortirent de leur cachette et regagnèrent leurs appartements respectifs sous l’œil noir de Ménélor qui ne fit aucun commentaire. Karela ne revit jamais Fara mais préféra ne pas poser de questions.

Puis Gaëtan partit faire la guerre lorsque des hordes mystérieuses attaquèrent Galéon. Karela avait tant pleuré, terrifiée à l’idée qu’il meure là-bas. Les mois avaient passé, Karela comptant les jours, sans nouvelles de son frère. Son père l’avait convoquée alors qu’elle venait de fêter ses 19 ans : « Ma fille, il est temps que tu te prépares à régner ». Karela n’avait pas hésité, soucieuse de remplir son devoir, suivant l’éducation requise. C’est à ce moment que les visions avaient commencé.

La première fois, Karela vit de la fumée au loin sur une terre désolée, pensant simplement avoir rêvé. Mais la nuit suivante, la vision se précisa : un homme en armure, immense, démesuré, inhumain, menait une bataille dans les terres du centre. Les gens mouraient par dizaines…Elle se réveilla en sursaut, le cœur battant.

La troisième nuit elle vit Gaëtan. Son cœur bondit. Il n’avait pas changé, ses longs cheveux bruns tombaient en cascade sur ses épaules. Il tenait son casque à la main. Quelqu’un lui parlait. Gaëtan posa un genou à terre. Une main maigre aux ongles longs se posa sur son épaule, tel un père parlant à un fils. Une autre main tendit une fiole que Gaëtan but d’un trait. « Que fais-tu mon frère ? » songea Karela. Gaëtan se tourna vers elle, l’air menaçant, la dardant de ses yeux comme s’il la voyait. « Mon devoir, Karela, pourquoi ? » répondit une voix abyssale, gutturale. Karela plongea ses yeux dans les siens et ne put réprimer un cri de terreur lorsqu’elle vit les orbites vides emplis d’une lueur rouge qui la fixaient. Elle se réveilla en pleurs. « Ce n’était qu’un cauchemar » se rassura-t-elle, tremblante dans ses draps trempés de sueur.

Au bout de deux ans, toujours sans nouvelles de Gaëtan, Karela commença à perdre espoir. Il avait dû mourir sur un champ de bataille, son corps brûlé par l’ennemi et personne ne lui en dirait jamais rien. Entre-temps, son père avait conquis Istara et plaça sa fille sur le trône. Istara, dont était originaire Gaëtan songea Karela. Quelle triste coïncidence. Obéissant aux ordres du roi, elle prit ses fonctions. De toute façon, Gaëtan aurait souhaité le meilleur pour son pays. Karela était donc bien déterminée à protéger Istara comme son propre enfant. Une cérémonie fut organisée pour le couronnement. Mais à peine la couronne posée sur sa tête, elle entendit une voix :

« Que fais-tu ici, usurpatrice ? ». Karela blêmit en reconnaissant la voix gutturale. Elle chercha du regard dans l’assemblée qui pouvait bien lui parler mais ne vit personne s’adressant à elle.

« Qui es-tu ? » dit-elle à haute voix.

« Votre nouveau conseiller, Plinthius » répondit l’homme aux lèvre pincées à sa droite. Karela lui adressa un sourire avant de se dire qu’elle ne parlerait plus à voix haute si elle ne voulait pas passer pour folle.

« Allons, Karela, tu sais bien qui je suis » reprit la voix terrifiante, plus forte.

« Ga…Gaëtan, c’est toi ? » pensa la jeune reine.

« Oui, nous nous aimions, tu te souviens ? »

« N’est-ce pas encore le cas ? »

La voix éclata en un rire rauque, mauvais, qui résonna dans le crâne de Karela à lui en faire mal.

« Tout va bien ma reine ? » demanda Plinthius, la voyant se prendre la tête entre ses mains.

Karela reprit rapidement contenance « Oui, ne vous inquiétez pas. Quelle belle journée n’est-ce pas ? ».

La voix se tut.

Le début de son règne fut un peu chaotique mais les débordements rapidement gérés et Karela se révéla être une reine digne de la dynastie Démétril, faisant régner l’ordre sans faillir. Les populations l’applaudissaient, la louaient, érigeaient des statues pour elle. Karela se sentait aimée, ignorant les méthodes de ses officiers et conseillers qui faisaient payer de lourds tributs sur le peuple et s’assuraient que la reine ne voie que les aristocrates satisfaits et bien éduqués qui la soutenaient tant qu’ils y gagnaient. Pendant ce temps, la guerre faisait toujours rage à Galéon. Karela n’avait que des nouvelles distillées et éparses à cause de la barrière qui séparait Istara du reste du monde. Deux années de plus s’écoulèrent. Jusqu’à ce jour de printemps où Sygir arriva essoufflé au palais : « Ma reine, ma reine, il y a un problème avec la barrière… ».

La frontière allait être piétinée par l’armée des ténèbres.

« Gaëtan, qu’es-tu devenu ? » lança-t-elle par télépathie, tentant une dernière fois de lui parler.

Quelques secondes s’écoulèrent, pesantes. Puis la voix lui répondit :

« Le seul vrai roi de ces terres, Karela ». Elle ajouta en sifflant : « Ce trône sur lequel tu t’asseois me revient de droit. Tu connais bien les lois pourtant… Je suis l’aîné et le seul prétendant légitime d’Istara ».

«  Voyons Gaëtan, tu n’as été qu’adopté, tu serais mort si Père ne t’avait pas recueilli. Je suis sa fille unique il est normal qu’il me nomme à sa suite. Pourquoi n’es-tu pas revenu plus tôt ? Nous aurions pu discuter de ton héritage… »

Le rire lui répondit encore. Inhumain. Mauvais.

« Karela, que tu es naïve. Ton cher Père a tué mes parents et s’est emparé de notre royaume. Il t’a placée ici, fidèle pion que tu es ». Karela tressaillit légèrement à ces paroles mais n’en laissa rien paraître. Ainsi, il avait fini par découvrir la vérité ? A ceci près qu’il se trompait : elle n’était pas un pion car elle, contrairement à lui, avait toujours su la vérité.

« D’où tiens-tu des idées pareilles Gaëtan ? » lança-t-elle dans une tentative d’apaisement.

« Appelle-moi Primal » rétorqua froidement le chevalier démon, regardant la barrière se briser enfin.

Primal. Karela comprit à cet instant. Primal, le démon enfermé des millénaires plus tôt dans la tour echtolienne des terres du sud. Depuis, le désert avait repris ses droits sur ces terres désolées où plus personne ne vivait. Les rares nomades qui circulaient dans cette zone évitaient la tour comme la peste, tant d’après les rumeurs des émanations démoniaques se faisaient sentir. Et Gaëtan lui, même si elle ne savait pas encore comment ni pourquoi, avait libéré ce démon, certainement. En tout cas, il lui avait donné son corps…et son âme. Le cœur de Karela se brisa à cette pensée qui dépassait toutes les horreurs qu’elle aurait pu imaginer.

L’armée du chevalier démon franchit la frontière et commença à marcher sur le palais, pillant et tuant tout ce qui se trouvait sur son passage. Depuis sa fenêtre, Karela aperçut les premières fumées au loin. Pour la première fois de sa vie elle se sentait en danger. Elle pleura amèrement, entre peine, dégoût et incompréhension pendant plusieurs minutes. Puis elle se décida, le cœur lourd, à retourner voir ses conseillers pour trouver une solution qui permettrait d’assurer la paix au royaume d’Istara. A n’importe quel prix. Car Karela craignait autant son père que le chevalier démon.

Nous poursuivons notre aventure dans l’univers des cinq anneaux, avec Shaka comme maître de jeu (voir le premier post pour une petite présentation de l’univers, dans la catégorie « Jeux de rôle » — La légende des 5 anneaux)

Partie du 26  juin 2021

Joueurs :

Yasuki Sae (Thétys)Toritaka (Duff)Mirumoto Yasumi (Arkain)Shosuro Jin (Zedou)Usagi Yasue (Sam)Kuni Sayuri (Nephtys)
Leader du groupe mandaté par l’empereur, courtisane Yasuki.Ancien Bushi du crabe (Faucon) souillé et remis en service apres divers experiences (plus de mémoire ou presque).Fille de Daimyo Mirumoto dont la ville a été détruite Courtisane du Dragon.Infiltrateur Shosuro, poursuivant un maho tsukai ( seul survivant de son groupe ).Bushi Usagi, venu pour escorter Mirumoto YasumiShugenja Kuni, faisant parti des envoyés impériaux.
Shiba Yumiko (Moi)Iwako (Tit)
Shugenja Agasha (Soeur de Gota Shiba )Moine Togashi et futur tuteur de Toritaka

Denryoku (Toritaka Fumtesu, bushi du clan du Faucon)

***

Usagi s’est fait couper les cheveux lors d’un duel. Une mèche violette a repoussé à sa place.

Les festivités du mariage vont commencer, Mirumoto doit être en plein préparatifs, elle a déjà fait sept prières. Kuni pense participer aux concours d’origami et de calligraphie qui auront lieu pendant que les festivités tandis que Toritaka s’oriente vers les concours de peinture et d’origami. Chacun sa spécialité ! Pour ma part, je participerai aux concours de dessin et de poésie.

Yasuki et Fumetsu entendent du bruit du côté des scorpions : des cris, des bruits d’écroulement et quelques odeurs de fumée aussi. Tout cela est bien mystérieux, il faudra que je m’adresse à Usagi ou Shosuro pour en apprendre davantage.

Je profite de la journée pour faire quelques emplettes. J’offrirai à Mirumoto des chaussons de danse brodés, ornés de perles aux couleurs du clan de la Licorne. Ils porteront l’inscription : « Pour que leur mariage soit une danse éternelle, comme celle de la vie ». Fumetsu et Shosuro vont également acheter leurs cadeaux.

Le concours de poésie débute : au programme, des haïkus composés par les participants, chacun dans leur domaine de prédilection. Mirumoto se lance :

« Je suis allée loin

Chanter, danser, m’amuser,

Puis je suis rentrée ».

Fumetsu réplique :

«  Bambou enneigé

Au bord du lac gelé

Un beau tapis blanc ».

Toritaka essaie quelque chose :

«  La courtisane

Sous les éclairs de l’orage

S’ennuie doucement ».

Ce n’est pas si mal pour un crabe !

Kuni se lance ensuite :

«  Le torrent fougueux

Bondissant sur les cailloux

Bonheur des saumons ».

Usagi récite :

«  Au vent de la mer

Ondulation des épis

Au vent de blé ».

J’annonce le mien, songeant à Misumo :

«  Un beau sourire,

La brise dans tes cheveux,

Bénie des kamis ».

C’est au tour d’Iwako ensuite :

«  Soleil radieux

Sous les fleurs épanouies

Annonce l’été ».

Shosuro prend le relai :

« Amour ou chagrin

Meilleur sous les lendemains

Chacun est heureux ».

La shugenja de la chauve-souris a composé celui-ci :

«  Le bien ou le mal

Choix qui n’attendra pas

Aveugle hésitant ».

Un courtisan âgé du clan du dragon passe ensuite. Puis la maîtresse élémentaire du vent et Moshi Rina dont je me souviens des mots :

« Passion acceptée 

Dans une nuit torride

Sa vertu perdue ». Voilà un thème qui n’a rien de surprenant venant de Rina.

Junya Ikoma fait une bonne prestation aussi :

« Le courage croît,

Au soleil levant

La peur du couchant ».

Megumi Doji dédie un beau poème à Mirumoto sur l’art et l’amour. Ibuki elle, a préféré écrire sur l’art et le devoir :

« Acceptant leur fin,

Les feuilles jaunes tombent de l’arbre.

Un esprit sourit ».

Mirumoto récite ensuite un poème sur l’amour tandis que Tetta Shosuro compose sur le bonheur. La femme de Shosuro opte pour le thème du courage héroïque et le mari de Yasuki se présente malgré tout avec une composition un peu médiocre sur l’art de la forge. C’est finalement Isavera Kayumi, la maîtresse élémentaire de l’air du clan du Phénix, qui remporte le concours.

Nous sommes tous réunis ici pour le mariage de notre camarade Mirumoto, avec nos rêves et nos espoirs aussi.

J’aimerais profiter de la cour d’hiver pour en apprendre plus sur les usages en vigueur et ouvrir une galerie d’art avec un jardin dans lequel je pourrai organiser des spectacles de magie avec Misumo, si elle veut bien. Yasuki elle, compte trouver de nouveaux partenaires commerciaux. Iwako aimerait ouvrir un centre de recherches et de lutte contre l’Outremonde et espère trouver des contacts ici. Shosuro a envie de faire publier le livre de comptes qu’il a écrit.

Arrive le moment du mariage. Il y a beaucoup de monde, ce qui met Toritaka mal à l’aise. Sora est au bras d’une femme, Bayushi Ranko, la duelliste qui coupe les cheveux de tous ceux qu’elle affronte (Usagi en sait quelque chose !). Fait étonnant, il y a également à ce mariage beaucoup d’inquisiteurs Asako et de chasseurs de sorcières. Je suis bien placée pour le savoir puisque l’un d’eux m’a contactée récemment…

Mirumoto est assise à côté de la grande prêtresse d’Amaretsu avec qui elle a beaucoup d’affinités. Fumetsu va parler à la représentante du crabe, Yasuki Mitsuko. Il est chanceux car son âge lui vaut un minimum de respect de la part des courtisans. La belle Nekoma vient le saluer. Comme toujours, elle est affriolante mais Fumetsu est assez expérimenté pour ne pas se faire berner et garder une contenance.

Iwako boit du saké avec Toritaka. Le Kuni qui les accompagne les questionne sur la cour car c’est la première fois qu’il s’y rend. Iwako lui répond que c’est à chaque fois l’occasion de faire des cadeaux et des choses inattendues, comme la poésie. Toritaka fait allusion à l’art de sculpter les tabourets. La conversation tourne ensuite autour des arts martiaux, domaine de prédilection d’Iwako. « Un tournoi de ju jistsu est organisé à la fin de la cour d’hiver » précise le Kuni, invitant Iwako et Toritaka à s’y présenter. Toritaka regarde la neige tomber au-dehors et part méditer au calme, stressé par toutes ces mondanités. Un homme du clan du dragon, Mirumoto Kunitake, le remarque et lui offre un livre : les paroles du maître shinsei. Il lui conseille de le lire car cela pourrait l’aider.

Kuni porte un toast et fait un discours à l’attention de Mirumoto, malgré la présence de hauts dignitaires, bien que notre amie ne soit pas réputée pour son respect de l’étiquette. La teneur de son discours est la suivante : « Chère Miru, fini le temps de la désinvolture… ». Elle poursuit en demandant « qui pourrait supporter un tel mariage ? ». Je suis surprise car elle finit tout de même par souhaiter bonne fortune aux époux. Yoko et Sora sont à deux doigts d’éclater de rire tandis que Mirumoto reste sans voix. La représentante du clan de la Licorne remercie Kuni et applaudit. La représentante du clan du crabe quant à elle vient voir Kuni en lui expliquant que pour ce genre de discours, elle devrait attendre d’être mariée (sous-entendant ainsi que les propos de Kuni n’engagent pas le clan du crabe).

Yasuki se dirige vers les grues pour essayer de réparer la « boulette » de Kuni. Vers Misumo et moi entre autres, mais surtout vers le courtisan professeur de musique qui l’insulte en montrant son mépris pour le commerce. Yasuki, soucieuse de laver son honneur, demande son avis à sa duelliste Kakita. Cette dernière pense avoir des chances de gagner. Yasuki lance donc un duel à Shinzo Doji, le courtisan discourtois.

Les duellistes s’observent, se jaugeant. Yasuki perd malheureusement la partie et se voit contrainte de s’excuser publiquement. Je suis désolée pour elle.

Après cet épisode, je sors un peu dans le jardin avec Misumo. La sublime Nekoma vient nous « distraire ». J’en profite pour la questionner un peu sur le clan de la chauve-souris, réputé pour ses shugenjas. Elle me déconseille toutefois d’aller les voir sur leur île, réputée dangereuse.

Je vais ensuite voir Yasuki pour lui changer les idées. Je lui propose à boire et lui conseille d’aller voir un courtisan du clan du dragon, ces derniers étant réputés être plus aimables. Je retrouve ensuite Kuni qui me blesse malheureusement sans le vouloir en faisant allusion à la cécité de mon frère. Je suis obligée de la provoquer en duel. Heureusement celui-ci se conclut par un match nul arbitré par Yoko.

Pendant ce temps, Toritaka devise avec Usagi, tout en continuant à boire. Je n’entends pas bien la conversation je crois qu’ils font un duel de beuverie. L’échange s’achève lorsque Toritaka dit à Usagi que si un jour elle est exposée à la souillure il l’aidera. Yoko, interpelée par le bruit qu’ils font, intervient pour les rappeler à l’ordre. Puis Shosuro les rejoint. Il interroge Usagi sur sa mèche violine. Sora, entendant la conversation, ne manque pas de faire une petite remarque à ce sujet : «  Une plaisanterie, vraiment ? J’aurais plutôt dit une marque de possession, la connaissant. Ma cousine aime particulièrement cette couleur ». « Les scorpions ne rendent pas de services gratuitement » ajoute-t-elle. « Mais je ne me souviens pas avoir demandé quoi que ce soit » répond Usagi. « Ha oui, c’était moi » précise Sora. A ces mots, Usagi soupire et Sora prend congé.

La soirée est interrompue lorsque le champion du clan du Scorpion s’écroule sur la table en convulsant. Il est mort, la bave aux lèvres. La foule bruisse. Je me rapproche de Yoko qui s’est simplement levée, ne laissant aucune émotion paraître. Devant elle se tient un homme qui demande à se faire sepuku car il a exécuté le champion Bayushi. Décidément, ce sera un mariage mémorable…

Ibuki s’assied à la place de feu le champion Bayushi. Elle a changé ces derniers temps, elle semble plus adulte. Le changeforme est toujours à ses côtés. Yoko accorde à l’assassin la permission de se faire sepuku demain.

Voyant son mariage quelque peu perturbé, Mirumoto demande à Yoko ce qu’il en est. La femme Scorpion lui répond que les mariages sont aussi l’occasion de démasquer les traîtres. Etrangement, les Scorpions n’ont pas l’air très étonnés. Mirumoto, qui respecte et apprécie Yoko, se contente de cette réponse et rit bruyamment, en bonne licorne. Usagi ne dit rien, elle a suffisamment à faire de son côté. Puis elle va voir Shosuro pour prendre de ses nouvelles. Avant cela, Tetta la prévient qu’il va se passer quelque chose et Sora lui chuchote qu’elle « a tenu parole ». Usagi n’approuve pas ses méthodes mais reste silencieuse.

Usagi participe ensuite au concours de musique. Elle fait une belle prestation à la flûte. Mirumoto joue aussi du kalimba, avec succès. Son professeur de musique affiche toutefois un air un peu déçu.

La femme de Shosuro joue aussi de la flûte. Mon frère joue du biwa. Megumi se débrouille, bien que la musique ne soit pas son domaine de prédilection. Finalement, le Kitsune arrive troisième au concours, suivi du courtisan licorne. Mirumoto et Usagi arrivent ex aequo à la première place. Usagi concède toutefois la victoire à Mirumoto car c’est le jour de son mariage. Mirumoto demande au Kitsune quel est son instrument. Il lui fait comprendre que cet instrument vient du royaume des animaux et que les humains ne peuvent pas en jouer. Il lance toutefois un duel à notre courtisane : s’il gagne, il demande à devenir le professeur de musique de Mirumoto.

Le Kitsune remporte le duel haut la main et Mirumoto doit annoncer la nouvelle à son professeur Doji. Cette tâche n’est pas aisée mais ce dernier fait preuve de mansuétude en répondant élégamment, reconnaissant le talent du Kitsune dans un art moins traditionnel. Mirumoto annonce ensuite publiquement le changement. Sora ne manque pas d’en placer une : « J’espère que vous ne changez pas de mari comme vous changez de maître ». Mirumoto rit mais son fiancé provoque Sora en duel face à ses sarcasmes. Si elle gagne, Sora réclame des contrats commerciaux. Lui demande une partie des terres que Sora possède du côté du clan de la Licorne. Sora enverra sa championne, la femme qui coupe les cheveux des perdants.

Mirumoto parade dans sa belle robe. Elle change de nom aujourd’hui. Elle s’appellera Moto après le mariage. La cérémonie commence. On lie les mains des mariés avec un ruban. Shosuro lui offre une boîte contenant un mélange de thé avec des herbes provenant des terres respectives des clans des mariés. Suivant la tradition, Mirumoto refuse la cadeau afin que Shosuro refasse son offre. Elle l’accepte ensuite. Les cadeaux défilent : Soshi Kaiba, shugenja du clan du Scorpion qui accompagne Shosuro, offre deux illusions, des clones qui chantent. Iwako offre à chacun des mariés une ombrelle dont le manche est gravé du visage de son partenaire. Yasuki offre une représentation théâtrale un peu polémique pour le clan du Lion mais quelques courtisans grues volent à son secours. Usagi a amené une troupe de musiciens, shamisen notamment, qui jouent une bataille musicale. Un acrobate et un kakita exécutent la comédie. Mirumoto apprécie le spectacle qui la rend plus impatiente encore de danser ce soir. J’offre ensuite mes chaussons de danse, cela tombe bien !

Kuni se présente devant Mirumoto qui se demande ce qu’elle peut bien lui réserver. Kuni leur offre des surune, des seiches déshydratées censées porter bonheur. A Mirumoto elle offre également un plateau à rebords pour l’aider lors de la cérémonie du thé. Mirumoto refuse une fois le plateau avant de l’accepter.

Toritaka a apporté une espèce de poule sans tête qu’il a chassée lui-même et transformée en cornemuse. Il s’excuse car il avait acheté autre chose au départ mais a totalement oublié quoi. Heureusement que Yoko couvre cette annonce par une illusion : tout le monde croit voir un magnifique instrument de musique et entend un message ordinaire, conventionnel. Mirumoto s’empresse d’accepter pour ne pas faire durer ce moment gênant. Quelques etas arrivent et emportent l’instrument sanguinolent.

Fumetsu offre ensuite un kogaï, une brosse à cheveux qui sert aussi d’arme et un cimeterre à son mari. « On est jamais mieux qu’armé » dit-il. Le cimeterre fait référence au clan de la Licorne. Mirumoto refuse, prétextant ner pouvoir accepter les présents d’une personne plus expérimentée qu’elle. Fumetsu réplique qu’il aurait aimé être armé le jour de son mariage, ce qui éveille la curiosité de Mirumoto…qui accepte le présent.

La Nekoma arrive ensuite, me mettant dans l’embarras, comme toujours. Elle présente aux mariés une magnifique danse et leur promet des massages plus tard. Heureusement que Misumo est à côté de moi…Mirumoto reste bouche bée. Kuni reluque honteusement la sublime Nekoma. Un haïku me vient à l’esprit :

« Un chat passe par là

Mon cœur qui s’emballe

Un peu mal à l’aise… ».

Mon œil est finalement distrait de la Nekoma lorsque je remarque qu’Ibuki présente une légère rondeur…Elle est enceinte du changeforme. Ça promet…

***

Le lendemain a lieu le duel entre Bayushi Renko et le mari de Mirumoto, suite à la provocation de Sora. L’affrontement a lieu dans la neige.

Bayushi est tout de même réputée : elle a perdu la finale d’un tournoi contre le champion d’émeraude. Je ne parie pas sur le duelliste de Mirumoto. Il combat vaillamment malgré tout et contre toute attente, le duel se solde par un match nul !

Puis les mariés dansent. L’élève Doji de Mirumoto se ridiculise sur la piste. Ibuki fait une piètre tentative. Misumo s’en sort bien, ouf. En revanche, le mari de Yasuki danse vraiment bien. La Nekoma est déçue car elle finit troisième du concours. Usagi va ensuite danser avec Mirumoto pour lui faire plaisir. Elles sont en parfaite harmonie, c’est joli à voir. La Tsurushi danse ensuite avec la Nekoma. Mirumoto également, perdant un peu ses moyens… Elle donne l’impression d’être amoureuse de la Nekoma qui l’embrasse sur la bouche.

Toritaka est resté dehors. Misumo et moi faisons un spectacle de magie avec la neige. Je tente maladroitement de faire en sorte que les flocons se rassemblent pour former de petits animaux. Ce n’est pas encore au point, je dois continuer à m’entraîner.

Usagi va voir le maître de musique pour apprendre à jouer de son instrument à elle. Puis tout le monde finit par aller se coucher.

Je me couche près de Misumo qui se montre tendre et câline. Je la laisse faire.